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OPC update - Mars 2022

  • Lettre d'information du mars 2022

Projets de la Seftigenstrasse

Un quartier qui voit loin

Au cours des prochaines années, la Seftigenstrasse, axe principal qui traverse Wabern près de Berne, connaîtra de grands changements: d’ici à 2026, la ligne de tram 9 ira jusqu’à Kleinwabern et le centre de la localité sera réaménagé. Les deux projets seront mis en dépôt public à l’été 2022. Le troisième projet concerne le tronçon de route Morillon–Sandrain, dont le réaménagement est prévu entre 2028 et 2029.

La Seftigenstrasse est un axe central du système de transport de l’agglomération bernoise. La ville de Berne est ceinturée à l’est, au nord et à l’ouest par une autoroute, la «tangente urbaine», ce qui contribue grandement à délester les axes intra-urbains. Un tel contournement manque toutefois au sud de la ville. La Seftigenstrasse draine ainsi la totalité du trafic en direction de Belp et du Gürbetal. En chiffres, cela représente quelque 17 000 véhicules, des centaines de vélos et un tram à l’horaire très serré qui traversent chaque jour le centre de Wabern.

La Seftigenstrasse – une importante artère de circulation au sud de la ville de Berne

Miser sur la coexistence

Comment gérer de manière efficace une telle charge de trafic en conciliant les besoins de la population riveraine et des commerces? Pendant les années 1996/97, le canton a procédé à une réfection de la traversée de Wabern sur la base du «modèle bernois». La Seftigenstrasse, jusqu’alors dominée par le trafic motorisé, a été repensée selon le principe de la coexistence, c.-à-d. en tenant compte des besoins de l’ensemble des usagères et usagers de la route. Le résultat de ces travaux a été accueilli favorablement par la population. Le projet est reconnu dans les milieux concernés, et attire régulièrement sur place des spécialistes venus de toute l’Europe.

Une circulation intense sur la Seftigenstrasse à Wabern avec plus de 17 000 véhicules par jour (photo: B. Devènes)

Une bonne base

Après 25 ans, la Seftigenstrasse est soumise à une nouvelle étape de réfection. Le principe actuel de circulation reste inchangé, et les éléments tels que les bermes centrales ou les esplanades sont conservés. Mais il y aura quelques nouveautés au cours des prochaines années: la ligne de tram sera prolongée jusqu’à Kleinwabern et le centre de Wabern sera rendu plus sûr pour le trafic piétonnier et cycliste grâce à une réduction de la vitesse de 50 à 30 km/h. De plus, la circulation sera modifiée pour les véhicules, le tram et les cyclistes sur le tronçon Morillon–Sandrain.

Une rue, trois projets

Ces trois projets poursuivent les mêmes objectifs: la desserte en transports publics ainsi que la sécurité pour les cyclistes seront améliorées, l’espace-rue sera plus ouvert aux piétonnes et piétons, et les nuisances sonores réduites pour la population riveraine. Les trois projets prévoient en outre une infrastructure cyclable continue et de meilleures possibilités de traverser pour les piétonnes et piétons.

Aperçu des trois projets sur la Seftigenstrasse

Prolongement de la ligne de tram jusqu’à Kleinwabern

Le site de Kleinwabern s’est considérablement développé au cours des dernières années, mais la desserte en transports publics est restée quasi inexistante. Le prolongement de la ligne de tram 9 va changer la donne. Le projet a pour but de réduire l’empreinte carbone du trafic sur la Seftigenstrasse. Le prolongement de la ligne de tram jusqu’à Kleinwabern ira de pair avec la construction de l’arrêt BLS Kleinwabern. De nouvelles infrastructures sont nécessaires pour permettre la création d’un nœud de transports publics avec des possibilités de correspondances intéressantes entre le tram, le bus et le RER.

Aperçu de la Seftigenstrasse au niveau du nouvel arrêt Bächtelenpark après la prolongation de la ligne de tram 9 jusqu’à Kleinwabern

Trois nouveaux arrêts jalonneront le tracé du prolongement de la ligne de tram: Bächtelenpark, Lindenweg et Kleinwabern. Ils seront accessibles aux personnes handicapées et pourront être contournés par les cyclistes. Plusieurs passages permettront aux piétonnes et piétons de traverser la rue. Grâce à la pose de revêtements phonoabsorbants sur l’ensemble du tracé, les nuisances sonores liées au trafic seront réduites.
Les électrices et électeurs de Köniz ont approuvé en 2014 le prolongement de la ligne de tram jusqu’à Kleinwabern. Le financement de ce projet à 66 millions de francs a été entretemps assuré au niveau cantonal et fédéral. Début décembre 2021, le Conseil-exécutif bernois a approuvé une part de crédit de 27,6 millions de francs.

Le tram 9 ira bientôt jusqu’à Kleinwabern. (Photo: B. Devènes)

Réfection du centre de Wabern

Une réfection des infrastructures routières et des rails est prévue dans le centre de Wabern. Les éléments mis en place lors des grands travaux de 1996/97 tels que les bandes polyvalentes au milieu de la route, les nouvelles esplanades et le giratoire d’Eichholz ont fait leurs preuves et seront conservés. La situation sera toutefois améliorée pour le trafic piétonnier et cycliste. Entre Sandrain et le giratoire de Grünau, la vitesse sera limitée à 30 km/h. Cette mesure, qui augmentera la sécurité des usagères et usagers, permettra de rendre le trafic plus fluide tout en réduisant le bruit. Les passages piétons aux feux et aux giratoires seront maintenus, notamment l’un des deux passages au niveau de la Gossetstrasse, utilisé par de nombreux élèves pour traverser la Seftigenstrasse.

L’introduction de la zone 30 dans le centre de Wabern renforce la sécurité et facilite la traversée de la rue.

Réaménagement du tronçon Morillon–Sandrain

Réaménagement de l’espace routier sur le tronçon Morillon–Sandrain

Sur le tronçon Monbijou–Schönegg, le tram circulera dans les deux sens avec le trafic individuel motorisé (trafic mixte). L’espace rendu disponible permettra l’aménagement d’une voie cyclable de chaque côté de la route. Au niveau de Schönegg, les piétonnes et piétons auront plus de possibilités de traverser la rue en toute sécurité, aménagements qui profiteront notamment aux habitantes et habitants du futur quartier du Morillongut.
Entre les arrêts Schönegg et Sandrain en direction de Kleinwabern, le tram disposera de son propre tracé. Il circulera en trafic mixte en direction du centre-ville. Ce tronçon sera également doté de voies cyclables. Une boucle de rebroussement sera en outre aménagée pour le tram à l’arrêt «Sandrain». Elle permettra de garantir l’exploitation de la ligne 9, désormais beaucoup plus longue, en cas de perturbation à Wabern.

Une démarche coordonnée

Les trois projets, qui sont dépendants les uns des autres, seront étroitement coordonnés. La communauté des maîtres d’ouvrage du projet «Tram Kleinwabern» se compose de BERNMOBIL, de l’Office cantonal des ponts et chaussées (arrondissement d’ingénieur en chef II) et de la commune de Köniz. Les maîtres d’ouvrage des deux autres projets sont l’arrondissement d’ingénieur en chef II et BERNMOBIL.

Plus d’informations sur le projet SEFT: www.seftigenstrasse.be/ (en allemand)

     

Dialogue: réaménagement de la Seftigenstrasse

Les trois projets de la Seftigenstrasse sont situés dans une zone d’agglomération étroite, où le trafic est dense et les intérêts divers. Comment les maîtres d’ouvrage concernés gèrent-ils cette situation complexe et quels sont défis? Sergio Rizzoli (BERNMOBIL), Daniel Matti (commune de Köniz) et Adrian Gugger (arrondissement d’ingénieur en chef II) répondent à nos questions.

Monsieur Matti, la Seftigenstrasse qui traverse Wabern est l’un des axes routiers les plus fréquentés de la ville de Berne. Comment la population vit-elle avec le trafic?

D. Matti: La réfection de la traversée de Wabern dans les années 1990 a amélioré la situation. Les mesures prises à l’époque ont permis de limiter l’effet séparateur de la route et de créer un environnement agréable et mieux éclairé, entre autres. Grâce à ces mesures, Wabern a pu développer sa propre vie de quartier. Il y a néanmoins beaucoup de trafic et de bruit, et la situation est loin d’être optimale pour les cyclistes.

Monsieur Gugger, la traversée de Wabern, aménagée à l’époque suivant le modèle bernois, est l’exemple type d’une nouvelle philosophie de gestion du trafic: réorganiser l’espace routier en tenant compte des besoins de l’ensemble des usagères et usagers de la route. Que reste-t-il de ce principe?

A. Gugger: La traversée de Wabern est un modèle de planification des transports pour le canton. L’aménagement actuel donne une identité au quartier, que nous voulons préserver. Il s’agira donc surtout d’optimiser l’infrastructure actuelle. Les éléments importants comme les bermes centrales, les bollards ou les candélabres resteront en place et seront simplement rendus conformes aux normes actuelles. Les trams et les voitures se partageront une voie. Des élargissements de la chaussée seront nécessaires par endroits afin de créer des bandes cyclables continues des deux côtés de la route. L’espace routier et les arrêts de tram seront conçus de manière à être accessibles à tous. Une limite de vitesse à 30 km/h sera introduite pour assurer plus de sécurité et limiter la pollution sonore.

S. Rizzoli: Le tram 9 est une des lignes les plus fréquentées de Suisse. Du point de vue de l’exploitant, je peux confirmer que le système fonctionne bien. Le but est effectivement d’optimiser l’infrastructure actuelle.

La détérioration des rails du tram au centre de Wabern et sur le tronçon Morillon-Sandrain a été l’élément déclencheur du projet de rénovation. L’acier ne résiste donc pas à tout?

S. Rizzoli: Il ne s’agit pas juste des rails, mais de l’ensemble de l’infrastructure des voies, y compris la partie souterraine. Après 25 ans, c’est tout à fait normal pour une installation aussi fréquentée. Chaque essieu d’un tram exerce une pression sur les rails et les structures souterraines pouvant atteindre 10 tonnes. C’est énorme!

A. Gugger: La route elle-même est dans un état satisfaisant. Seule la zone bordant les voies de tram présente des dommages.

À Berne, les projets liés aux trams sont parfois controversés. Comment est la situation pour celui de Kleinwabern?

S. Rizzoli: Aucun de nos projets de trams n’a été aussi bien accueilli que celui du prolongement vers Kleinwabern! Il a été largement adopté lors d’une votation populaire.

D. Matti: La population de Wabern estime qu’il est grand temps de réaliser ce prolongement. Nous desservirons ainsi de nombreuses zones d’habitation comme Nessleren, Metas, Maygut et Bächtelen. Leurs habitantes et habitants attendent depuis longtemps un raccordement adéquat aux TP.

S. Rizzoli: Kleinwabern est comparable à Saali à l’est de la ville, qui est desservie par un tram depuis près de 50 ans.

Kleinwabern va devenir un nœud de TP avec des correspondances intéressantes.

S. Rizzoli: Conformément au concept de mobilité, les lignes de tram doivent être prolongées aux endroits où des correspondances entre RER, tram et bus sont possibles. Cela permet de gérer les flux de trafic et de désengorger le centre-ville. Les pendulaires sur l’axe Gürbetal–Sulgenau ne devront plus passer par la gare de Berne, mais pourront passer du train au tram à Kleinwabern.

A. Gugger: C’est le même objectif que nous poursuivions lorsque nous avons prolongé la ligne de tram de Guisanplatz jusqu’à la gare RER du Wankdorf.

D. Matti: Les trajets de nombreux pendulaires seront directs et plus rapides grâce aux nouvelles correspondances. Nous sommes certains que le nœud de TP de Kleinwabern renforcera les transports publics et délestera la traversée de Wabern du trafic.

Le tracé de la ligne 9 ne cesse de s’étendre. Après le prolongement dans un sens (gare RER de Wankdorf), il sera prolongé dans l’autre sens côté Kleinwabern. Quelles conséquences pour BERNMOBIL?

S. Rizzoli: Une ligne de tram devrait pouvoir se dédoubler ou permettre un rebroussement tous les 2 à 3 kilomètres afin de garantir une exploitation stable, même en cas de dérangement. En direction du Wankdorf, la ligne 9 dispose de diverses options de ce type (p. ex. à Guisanplatz), mais ce n’est pas encore le cas en direction de Wabern. Le prolongement jusqu’à Kleinwabern accentuerait cette problématique, car la boucle de rebroussement située au terminus actuel sera supprimée et l’emplacement utilisé à d’autres fins. C’est pourquoi la nouvelle boucle de rebroussement du Sandrain sera si importante pour les transports publics.

Qu’en est-il des besoins des cyclistes?

A. Gugger: À l’avenir, les cyclistes disposeront d’une bande cyclable de 1,5 m des deux côtés de la route. Ils profiteront également de la limitation à 30 km/h. Les arrêts constituent toutefois un casse-tête. Comment répondre équitablement aux besoins des piétonnes et piétons, des personnes qui attendent le tram, des cyclistes, de la population riveraine et des commerces – le tout dans un espace routier restreint qui doit être accessible à tous? Heureusement, nous avons trouvé de bonnes solutions.

D. Matti: Les cyclistes pourront contourner les arrêts sans problème, ce qui n’était pas encore possible il y a 15 ans. Certains arrêts pourront même être franchis par les cyclistes. Il a fallu faire des compromis et négocier chaque centimètre!

S. Rizzoli: … et parfois même chaque millimètre pour la pose des rails. BERNMOBIL sait très bien que le compromis est essentiel dans ce type de projet. Nos passagères et passagers se déplacent aussi à pied, à vélo ou en voiture.

D. Matti: Nous sommes heureux de voir à quel point nos partenaires du canton et de BERNMOBIL ont tenu compte des besoins de la population, des usagères et usagers de la Seftigenstrasse et des commerces.

A. Gugger: Nous voulions procéder à une évaluation rigoureuse des risques: quels problèmes potentiels pourraient retarder le projet voire le compromettre? Il a fallu un certain nombre de discussions, beaucoup de patience et une volonté de compromis. Notre «clientèle» doit pouvoir s’identifier au projet.

Le projet SEFT se compose de trois sous-projets: prolongement de la ligne de tram, centre de Wabern et Morillon–Sandrain. Comment coordonner de manière optimale des projets qui se recoupent autant au niveau du calendrier et du contenu?

A. Gugger: En effet, c’est un véritable défi. Une partie des personnes qui siègent dans les différentes organisations de projet sont les mêmes, ce qui facilite les choses.

D. Matti: L’organisation est à mes yeux adéquate et professionnelle, car les défis inhérents aux trois projets sont très différents. Cette procédure comprenant trois projets distincts est plus judicieuse qu’un seul projet qui engloberait tout. En cas de divergence, nous pouvons nous baser sur les contrats conclus, et le dialogue a jusqu’ici très bien fonctionné.

Sergio Rizzoli (chef Gestion du réseau BERNMOBIL), Daniel Matti (chef du Service des transports et de l’entretien, commune de Köniz), Adrian Gugger (ingénieur en chef suppléant AIC II, Office des ponts et chaussées)

OPC – Projets

Gestion du trafic: dernière ligne droite

Gérer le trafic sur les routes au nord de la région de Berne de manière à ce qu’il soit fluide et sûr, tel est l’objectif du projet pilote «Gestion du trafic dans la région de Berne Nord». Les travaux battent leur plein, car le dispositif innovant sera mis en service ce printemps.

L’exploitation à titre d’essai du système de gestion du trafic dans la partie septentrionale de la région de Berne Nord (communes de Münchenbuchsee, Moosseedorf, Urtenen-Schönbühl) devrait débuter en mai. Dès l’été 2022, le système sera mis en service dans toute la région (y c. dans les communes de Zollikofen, Ittigen, Bolligen et la ville de Berne).

Le matériel est en place et le logiciel presque prêt

Les feux, les points de dosage et les postes de comptage ainsi que les écrans d’information géants sont installés: le matériel pour la gestion du trafic dans la région de Berne Nord est prêt. Il ne manque plus que le logiciel qui commandera le dispositif, le calculateur système, comme l’explique Alain Maradan, responsable du projet à l’OPC: «Cet ordinateur est pour ainsi dire le cerveau du dispositif.» Sa conception et sa programmation constituent une tâche exigeante. Il est alimenté avec des données du trafic en temps réel qui ont été saisies aux innombrables points de comptage répartis dans toute la région et avec des données anonymes provenant des téléphones portables des automobilistes. Cette masse de données doit être traitée par l’ordinateur pour permettre une régulation du trafic intelligente. Alain Maradan est convaincu que le logiciel pourra être mis en service progressivement au cours des prochains mois: «Les tests à l’interne se sont bien déroulés jusqu’à présent. Il y a encore quelques détails à régler, mais nous sommes sur la bonne voie.»  

Les feux réagissent aux conditions de trafic

Les usagères et usagers de la route ont certainement déjà repéré les nouveaux éléments du dispositif de gestion du trafic à l’entrée des localités, par exemple les installations lumineuses à feux rouge et jaune: elles font partie des points de dosage qui arrêteront les automobilistes à l’entrée d’une localité en cas d’embouteillage dans le centre. Au total, 15 nouveaux points de dosage ont été installés et 15 signaux lumineux existants spécialement équipés pour la gestion intelligente du trafic. Les feux ne fonctionneront toutefois qu’en cas d’embouteillage au centre des localités. Dans des situations de circulation normales, ils resteront inactifs, permettant une circulation fluide. À noter que les points de dosage n’entravent pas la circulation des cyclistes.

L’installation de dosage stoppera le trafic à l’entrée d’une localité en cas d’embouteillage dans le centre. (Photo: R. Beyeler)

Plus d’informations et moins de trafic d’évitement

Autres éléments qui révèlent le système de gestion du trafic à venir: les panneaux d’affichage électroniques qui jalonnent la route depuis l’été 2021 en 9 endroits. Les automobilistes pourront y lire des informations sur la durée escomptée du trajet ou sur les motifs qui ralentissent la circulation (accident, travaux, manifestations). Les panneaux pourront aussi être utilisés pour transmettre des messages relatifs à la sécurité («Rentrée scolaire: pensez aux enfants!», p. ex.). Ces informations routières visent à réduire le trafic d’évitement, car il a été démontré que des usagères et usagers de la route bien informés ne recherchaient pas de parcours alternatif. Un monitorage ciblé devra en outre permettre de prévenir le trafic d’évitement.

Plus d'informations: www.be.ch/vm-region-bern-nord (en allemand)

Avec ces mesures, l’OPC vise une fluidification du trafic dans la région Berne Nord.

OPC – Projets

Protection contre les crues dans le Bödeli

La plaine alluviale du Bödeli, entre les lacs de Brienz et de Thoune, est exposée à des risques de crues. En témoignent les fortes précipitations qui se sont abattues en 2005, 2007 et 2011 dans les vallées de la Lütschine et qui ont provoqué des dégâts considérables. La corporation de digues Bödeli Süd et le canton ont décidé d’agir. Un important projet, en cours depuis 2019 le long de la Lütschine, permettra d’assurer la protection contre les crues grâce à des mécanismes ingénieux.

«À l’Office des ponts et chaussées, nous conseillons les associations responsables des projets d’aménagement des eaux et approuvons les projets de construction», explique Oliver Hitz, chef de projet à l’arrondissement d’ingénieur en chef I. La corporation Bödeli Süd se charge, sur mandat des communes du Bödeli, de la sauvegarde et de la protection des eaux ainsi que de la protection contre les crues dans son bassin versant. Compte tenu des inondations de ces dernières années, la corporation a regroupé dans un projet global tous les secteurs déterminants en matière de protection contre les crues de la zone d’écoulement de la Lütschine, du Dangelstutz à Wilderswil jusqu’à l’embouchure de la Lütschine dans le lac de Brienz. Cette section de la Lütschine de six kilomètres de long regroupe les eaux de la Lütschine noire et de la Lütschine blanche ainsi que de nombreux torrents latéraux.  

Vue d’ensemble des quatre sous-projets (SP) dans le Bödeli

Élargir et évacuer

Les travaux sont répartis entre quatre sous-projets locaux. Ils consisteront d’une part à élargir ponctuellement le lit de la rivière, surélever les digues et abaisser le fond du lit, et d’autre part à augmenter les capacités d’écoulement grâce à des canaux de décharge supplémentaires. Ces mesures permettront de mieux protéger des inondations les bâtiments et les infrastructures comme les ponts, les routes cantonales et les lignes de chemin de fer. Lors de la réalisation des travaux, la faune et la flore seront également prises en compte: «Conformément aux prescriptions fédérales, les mesures d’aménagement des eaux doivent aujourd’hui être respectueuses de l’environnement», indique Oliver Hitz. Les écosystèmes des rives et de la rivière doivent être revitalisés et, si possible, agrandis.

Se prémunir contre (presque) toutes les éventualités

La protection contre les crues tient compte non seulement des événements susceptibles de se produire une fois tous les cent ans en moyenne, mais aussi des événements encore plus importants. En cas de crue, les eaux de la Lütschine seront évacuées par étapes: d’abord via l’évacuation «Ey», puis via l’évacuation «Allmend» à Wilderswil. Les deux canaux de décharge créent ensemble un corridor d’évacuation de quatre kilomètres de long de Gsteig au lac de Brienz.

Plan d’évacuation pour divers scénarios

Faire d’une pierre deux coups

Mais à quoi ressemble concrètement une évacuation de ce type? Les responsables du projet ont recouru ici à une astuce particulière. Lors de phénomènes extrêmes, l’eau excédentaire de la Lütschine pourra s’écouler dans une chambre et être évacuée par le nouveau tunnel routier du contournement de Wilderswil.

Tunnel routier en construction: l’eau de la Lütschine se déversera (par le haut à droite) dans la chambre puis s’écoulera par le tunnel (à g.).

«Le potentiel de synergie entre le contournement routier et la protection contre les crues est exceptionnel. Les projets de ce type ne sont pas monnaie courante en Suisse.», fait savoir Oliver Hitz. L’eau est évacuée par le tunnel de contournement jusqu’au site de l’aérodrome et évite ainsi le centre du village de Gsteig. Depuis le site de l’aérodrome, les eaux peuvent s’écouler sur une zone plus large. En combinaison avec le trop-plein provenant du dispositif d’évacuation des crues d’Ey, qui s’écoule aussi via le site de l’aérodrome, ce sont ainsi 130 m3/s d’eau qui peuvent, en cas de phénomène extrême, être évacués à travers la route nationale A8 et les voies du BLS jusque dans le lac de Brienz. Mais Oliver Hitz précise: «Le tunnel ne sera inondé qu’en cas de crue extrême. Si un tel événement se produisait, le corridor d’évacuation serait endommagé.» Étant donné que, selon les modèles de calcul, les inondations de ce type ne produisent toutefois que tous les 300 ans, les responsables du projet sont prêts à accepter ces dommages et les coûts qui en découlent.

Un pont avec système de levage

Parallèlement à ce projet global, de nombreux projets tiers portant sur d’autres mesures de protection le long de la Lütschine ont été réalisés ces dernières années. Par exemple, le pont de Gsteig a été équipé d’un système hydraulique afin de pouvoir être relevé en cas de montée des eaux. «Ce système de levage est utilisé depuis 2009. Si les eaux de la Lütschine montent, les pompiers relèvent le pont d’environ un mètre.», explique Oliver Hitz. Le pont reste alors accessible aux piétons.

Le pont de Gsteig lorsqu’il est relevé

Ces travaux montrent que le canton et les communes prennent au sérieux le risque de crues futures et qu’ils mettent tout en œuvre pour protéger la population et la nature. Sans ces mesures en effet, les crues peuvent causer des dégâts pouvant se chiffrer à plusieurs millions de francs. Malgré tous ces travaux, on ne peut toutefois pas exclure de nouveaux dégâts dans le Bödeli. Malheureusement, les catastrophes naturelles comme les crues ne peuvent être ni prévues ni évitées à 100 %.

OPC – Projets

Haute-Argovie: plus de sécurité pour les cyclistes

De nouvelles bandes cyclables ont été aménagées sur les deux côtés du tronçon de 5 km entre Hellsau et Oberönz, deux villages de Haute-Argovie. Associées à la chaussée qui a été élargie, ces bandes permettent aux cyclistes de rouler en toute sécurité.

Avant la construction de l’autoroute A1, la route cantonale n° 1 était le principal axe routier entre Berne et Zurich. Aujourd’hui, elle revêt surtout une importance régionale. Elle reste très fréquentée, notamment parce qu’elle est utilisée par de nombreux automobilistes souhaitant éviter les embouteillages sur l’autoroute.

C’est également le cas du tronçon entre Hellsau et Oberönz. Aux heures de pointe, il est entre autres emprunté par des élèves et des pendulaires à vélo, ce qui peut être dangereux la nuit et par temps pluvieux. La route permet également d’accéder à la zone de détente du Burgäschisee.

«Plusieurs options existent pour améliorer la sécurité des cyclistes.», explique Roger Schafer, le chef du projet. «Nous avons également envisagé de créer une voie cyclable séparée avant d’opter finalement pour des bandes cyclables lors de la procédure participative.» Gros avantage de ces bandes: d’autres véhicules, p. ex. des tracteurs, peuvent s’y rabattre pour se laisser doubler en toute sécurité. Les trois communes concernées, Hellsau, Seeberg et Oberönz, ont été impliquées dans le projet.

Le tronçon Hellsau–Oberönz est plus sûr grâce aux bandes cyclables aménagées sur les deux côtés de la route.
La route avant les travaux d’aménagement (ici, vers Herzogenbuchsee)

Suite à des mesures d’économie décidées par le canton, le projet a été retardé et réalisé par tronçons. Validé en 2013, le plan de route a été mis en œuvre par étapes. Commencés en 2015, les travaux de construction sur le sol des communes de Hellsau et de Seeberg ont été clôturés fin 2019. La touche finale doit encore être apportée: sur le tronçon de 1,9 kilomètre de long situé entre l’Aspiwald et Oberönz, la couche supérieure du revêtement sera posée pendant l’été 2022: «Attendre un peu avant de poser la couche de roulement permet de laisser au terrain le temps de se tasser, et donc de réduire le risque de dommages consécutifs.», explique Roger Schafer.

L’élargissement de la route était au cœur du projet. La chaussée fait maintenant 9 mètres de large, les bandes cyclables occupant 1,5 mètre de chaque côté. La digue située au niveau de l’Aspiwald a elle aussi été élargie. «Lors des travaux, nous avons posé des géogrilles en couches horizontales de 50 cm, séparées par un mélange de grave.» La route doit en effet pouvoir supporter le poids des véhicules qui l’empruntent: «ces géogrilles permettent de répartir les charges uniformément.»
L’aménagement des bandes cyclables a permis de rendre plus sûre la route cantonale entre Hellsau et Oberönz. De plus, ce projet d’un coût total de 11 millions de francs comprenait la création d’arrêts de bus sans obstacles, et profite donc aussi aux usagères et usagers des transports publics. Les nombreux amphibiens de la région ne sont pas en reste: la création de cinq passages souterrains leur permet de franchir la route en toute sécurité (cf. OPC update de mars 2021).

Un passage à amphibiens a été aménagé dans le cadre du projet de bande cyclable. (Photo: B. Devènes)

     

Le Hunzigenau sur un timbre-poste

Le motif du nouveau timbre-poste à 1.10 franc, à savoir la zone de renaturation de Hunzigenau près de Rubigen, réjouit tout particulièrement l’Office des ponts et chaussées.

C’est en effet à cet endroit qu’il a réalisé en 2006 son premier projet d’élargissement de l’Aar, permettant la création d’une zone de rives innovante qui fait figure de pionnière en matière de protection contre les crues. Que ce paysage figure sur les timbres du courrier A depuis début 2022 est un véritable honneur pour nous!

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