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OPC update - Décembre 2022

  • Lettre d'information de décembre 2022

Bâtir dans les secteurs exposés au bruit

photo: V. Tissot-Dupont, Prona AG

Revêtements routiers phonoabsorbants, limitations de vitesse, parois antibruit et fenêtres insonorisantes: les mesures réalisées par l’OPC pour protéger la population bernoise des nuisances sonores liées au trafic sont nombreuses. L’agencement des bâtiments recèle aussi un potentiel intéressant. Le législateur a ainsi édicté des dispositions claires en la matière pour les nouvelles constructions et les transformations.

La construction ou la transformation de bâtiments est soumise à de nombreuses exigences. La protection contre le bruit est l’une d’entre elles. Les mesures accordées à la protection de la santé sont toutefois parfois en contradiction avec les objectifs de densification du milieu urbain, mais aussi avec la volonté de proposer des logements abordables et de construire des bâtiments compacts et énergétiquement efficaces. Dans les secteurs exposés au bruit, les maîtres d’ouvrage sont donc fréquemment confrontés à des conflits d’objectifs.

Un propriétaire XY prévoit de transformer son immeuble bien situé. L’architecte mandaté concocte un projet probant du point de vue architectonique et urbanistique avec des plans pour des appartements et des locaux commerciaux. À première vue, le projet tient compte de tous les aspects. Mais les chambres à coucher aux étages supérieurs et les cuisines habitables étant planifiées du côté de la route cantonale, très fréquentée, les valeurs limites d’immission (VLI) de bruit ne pourront pas être respectées. Les dispositions pour les locaux à usage sensible au bruit sont en effet très strictes. Elles s’appliquent notamment aux chambres à coucher, aux salles de séjour, aux cuisines habitables, aux crèches, aux locaux scolaires et aux chambres d’hôtel.

La thématique se pose tôt ou tard

Anic Werder Picuasi, co-responsable du service de la protection contre le bruit à l’Office des ponts et chaussées (OPC) du canton de Berne, est souvent confrontée à des cas similaires. «La thématique du bruit est parfois tout simplement occultée dans certains projets», dit-elle. Le problème apparaît plus tard par le biais de plaintes déposées par les occupant·es ou d’une rotation trop importante des locataires. Se pose alors la question de savoir qui est responsable de l’application des dispositions légales en matière de protection contre le bruit: est-ce le maître d’ouvrage ou l’organisme qui est à l’origine des émissions de bruit, dans ce cas le canton en tant que propriétaire des routes cantonales?

Les jalons sont posés au moment du permis de construire

«Les problèmes liés au bruit sont difficiles à résoudre ultérieurement, ou alors il faut opter pour des mesures onéreuses et compliquées», constate Anic Werder Picuasi. L’instrument le plus efficace pour éviter cette situation est le permis de construire. L’ordonnance sur la protection contre le bruit stipule qu’un permis de construire pour les nouvelles construc¬tions ou les modifications notables de bâtiments comprenant des locaux à usage sen¬sible au bruit ne peut être octroyé que si les VLI sont respectées. Cette mission incombe à l’autorité directrice pour les permis de construire, à la commune ou à la préfecture. Martin Beusch, co-responsable du service Protection contre le bruit (SPB), précise que pour les demandes de permis de construire dans lesquelles le bruit du trafic routier joue un rôle, l’OPC est également impliqué dans le processus (l’arrondissement d’ingénieur en chef pour les routes cantonales ou le SPB pour les routes nationales et communales). «C’est à nous de réagir si nous détectons un problème lié au bruit dans un permis de construire», ajoute-t-il.

Pour les grands projets, les autorités peuvent en règle générale s’appuyer sur une expertise acoustique réalisée par un bureau spécialisé sur mandat du maître d’ouvrage. Une telle expertise est demandée par les autorités en cas de doute ; elle comprend alors des propositions pour pallier les problèmes liés au bruit. «Si nous constatons malgré tout une situation problématique dans un projet de construction ou de transformation, nous le mentionnons dans notre rapport technique et exigeons une amélioration de la situation.»

L’image montre comment un bâtiment situé au bord de la route peut protéger la zone arrière du bruit: niveau sonore en décibels (dB) avec tampon phonique (à g.) et bâtiment ouvert (à dr.).

Protéger la population des nuisances sonores

Lors de l’évaluation des demandes de permis de construire, le SPB s’efforce de suivre une ligne de conduite claire. Dans les locaux à usage sen¬sible au bruit, les VLI doivent p. ex. être respectées pour toutes les fenêtres. Si ce n’est pas le cas, des mesures doivent être prises. Dans les secteurs fortement exposés au bruit, le respect des VLI n’est pas toujours possible, et ce même après la réalisation de toutes les mesures possibles. Dans un tel cas, le service de l’OPC peut autoriser une dérogation. Pour cela, il faut toutefois qu’un intérêt soit prépondérant par rapport à la protection contre le bruit. «Notre tâche principale est de protéger au maximum la population des nuisances sonores», souligne Martin Beusch, «nous nous en tenons aux prescriptions légales et ne pouvons pas accorder des dérogations comme bon nous semble.»

Trouver des solutions pragmatiques

La pratique du Tribunal fédéral est déterminante. Il a récemment pris plusieurs décisions faisant date, la plupart en faveur des personnes exposées au bruit. Même si les exigences en matière de protection contre le bruit sont plus strictes pour les personnes souhaitant construire, il est important pour Martin Beusch que l’OPC ne soit pas perçue comme «instance freinante»: «Nous ne disons pas juste non, nous cherchons toujours le dialogue avec les urbanistes et les architectes. Le but est de trouver des solutions pragmatiques. Cela réussit mieux si la thématique du bruit est intégrée au projet dès le départ.»

Sensibiliser les maîtres d’ouvrage et les architectes

Pour le SPB, la sensibilisation à cette thématique est essentielle dès qu’il est question de construire dans un secteur exposé au bruit. Si les critères de bruit sont intégrés de manière exemplaire dès le départ aux projets de grande envergure, ils sont souvent oubliés dans les petits projets. «D’autres critères sont privilégiés quand il s’agit d’une maison individuelle ou de l’aménagement de combles», constate Martin Beusch, «c’est alors à nous de sensibiliser les maîtres d’ouvrage et les architectes à la thématique du bruit.»

Wankdorf City 3: dans le secteur au nord de Berne situé entre l’autoroute et les voies ferrées, une «ville empilée» doit voir le jour, avec des zones d’habitation et des espaces extérieurs protégés du bruit.
Wankdorf City 3: une «ville empilée» avec des bâtiments décalés en superposition. Le modèle réduit montre le mix d’utilisation prévu. Un exemple qui montre que protection contre le bruit et architecture novatrice peuvent aller de pair.

Un thème qui polarise

Le «Cercle Bruit Suisse», le groupement des responsables cantonaux de la protection contre le bruit, sensibilise les milieux spécialisés aux exigences posées à la construction dans les zones exposées au bruit. Il a élaboré une aide de travail à l’intention des maîtres d’ouvrage et des architectes, et créé en collaboration avec la Haute école spécialisée zurichoise un site Internet (baukultur-laerm.ch, en allemand) où l’on trouve des conseils ciblés en matière de lutte contre le bruit. Le principe du «tampon phonique» le long de routes très circulantes ou de voies ferrées a trouvé une large audience. Il s’agit d’aménager des éléments structurels à usage moins sensible au bruit de manière à protéger des nuisances sonores les unités d’habitation et les espaces verts situés à l’arrière.

L’agencement et le dimensionnement des bâtiments peuvent aussi atténuer les nuisances sonores. Un corps de bâtiment fermé permettra p. ex. l’aménagement d’une cour intérieure calme. D’autres mesures peuvent être planifiées dès l’élaboration des plans des locaux, en prévoyant les chambres et les espaces à usage sensible au bruit côté cour. Des balcons et loggias peuvent également contribuer à diminuer les immissions dans les pièces attenantes, les garde-corps ayant une fonction de paroi antibruit.

Anic Werder Picuasi et Martin Beusch proposent souvent de telles mesures si un permis de construire présente des lacunes au niveau des VLI. «De plus en plus d’architectes proposent des solutions intéressantes pour réduire l’impact du bruit», souligne Anic Werder Picuasi, avant d’ajouter qu’une bonne planification phonique des nouveaux bâtiments permet aussi d’éviter d’onéreux travaux de réfection des revêtements routiers.

Une architecture réussie permet aussi de créer des espaces d’habitation et de détente calmes dans un secteur exposé au bruit. Exemple: Geistlich Areal, Schlieren-Zurich (E2A Architekten; photo: Géraldine Recker)

Pour en savoir plus

  • baukultur-laerm.ch (en allemand)
    Cette plateforme offre aux architectes des aides de travail concises pour bâtir dans des zones exposées au bruit et présente des exemples d’ouvrages construits dans de telles zones. La plateforme a été développée par le Cercle Bruit Suisse et l’Institut Konstruktives Entwerfen de la ZHAW.
  • www.bauen-im-laerm.ch (en allemand)
    La plateforme «Bauen im Lärm» offre des informations détaillées aux spécialistes qui souhaitent étudier la question de manière approfondie. Plusieurs villes et cantons, dont celui de Berne, sont à l’origine de cette plateforme.

Exigences posées aux zones à bâtir et permis de construire dans les zones affectées par le bruit

Dialogue: «Réduire les immissions sonores doit devenir la norme»

Que prévoient les maîtres d’ouvrage et les architectes pour réduire les immissions sonores? «Ce thème est omniprésent pour nous architectes», affirme Piet Eckert, architecte ETH et porte-voix de la profession. Anic Werder Picuasi et Martin Beusch du service de protection contre le bruit de l’OPC sont quant à eux souvent confrontés à des demandes de permis de construire où ce critère est insuffisamment pris en compte.

M. Eckert, les maîtres d’ouvrage et les architectes sont-ils suffisamment sensibilisés à la thématique du bruit?

Piet Eckert: on pourrait penser que les architectes ne tiennent pas compte de la problématique du bruit, mais ce n’est pas du tout le cas: le bruit est un thème omniprésent pour nous architectes, et ce de la première ébauche à la réalisation d’un projet de construction. Un projet qui ne tient pas compte de cet aspect est voué à l’échec. L’image de l’architecte qui ne se penche que sur des questions de design et d’espaces inondés de lumière est très loin de notre réalité professionnelle.

 

Mme Werder Picuasi, Monsieur Beusch, quelles lacunes constatez-vous le plus souvent lors de l’évaluation de demandes de permis de construire?

Anic Werder: Nous évaluons toutes sortes de demandes de permis de construire. Je rejoins M. Eckert sur le fait que pour les grands projets, la question des immissions sonores est prise en compte dès le début. En revanche, pour les petits projets tels que l’aménagement de combles, nous constatons que les mesures antibruit sont souvent oubliées et que les autorités ne sont impliquées qu’en bout de chaîne.

Martin Beusch: Cela entraîne des solutions de dernière minute peu satisfaisantes afin de respecter les valeurs limites d’immission (VLI). Selon mon estimation, près de la moitié des demandes que nous évaluons sont lacunaires en matière de protection contre le bruit.

P. Eckert: Pour nous, le service cantonal est une instance de surveillance et de contrôle, mais aussi un bureau de conseil. L’objectif est de développer ensemble de bonnes solutions pour que la lutte contre les immissions sonores devienne la norme.

M. Beusch: C’est exactement notre objectif: avoir un rôle de conseil pour trouver la meilleure solution en matière d’immissions sonores et non pas celui de contrôleur qui constate des défauts au dernier moment! Pour cela, il est essentiel que nous soyons intégrés au processus dès le départ.

 

Quelle est la place des mesures antibruit dans la formation des architectes?

P. Eckert: Étant moi-même formateur, je considère que les hautes écoles doivent donner aux étudiant·es une image exhaustive de ce beau métier. Nous voulons leur donner des outils et des méthodes qui leur permettront de répondre aux exigences toujours plus complexes en matière de planification et de construction. Apprendre à gérer les conflits d’objectifs et les contradictions fait partie de cette exigeante profession. Les architectes ne sont pas de doux rêveurs!

 

Quel rôle joue le critère du bruit dans ces tâches complexes?

P. Eckert: Le bruit est un vrai thème de société qui a forcément une influence sur notre travail. Pour les architectes, cela représente un défi depuis toujours. Actuellement, la situation dans le domaine de la protection contre le bruit est très insatisfaisante sur le plan de la jurisprudence. Le Tribunal fédéral a pris au cours des dernières années des décisions que je trouve problématiques. Des concepts architecturaux et urbanistiques novateurs en matière de bruit ont été rejetés parce jugés trop éloignés des dispositions en vigueur. Une interprétation trop stricte des dispositions en matière de bruit favorise en outre les oppositions, qui peuvent être un moyen détourné de reporter ou d’empêcher la réalisation d’un projet.

A. Werder: Le risque d’abus existe en effet. Si un voisin s’oppose à un projet de construction en arguant un dépassement des VLI ou une dérogation injustifiée, il agit plus souvent pour son intérêt personnel que par souci du bien-être des futurs locataires.

 

M. Eckert, accorde-t-on trop d’importance à la protection contre le bruit?

P. Eckert: La protection contre le bruit est très importante car elle constitue un enjeu de santé publique. Mais elle ne doit pas s’imposer au détriment d’autres critères.

 

Quelle serait la solution?

P. Eckert: Pour permettre une pesée des intérêts, il faudrait une matrice d’évaluation juridique qui montre les convergences entre les différentes lois. Une telle matrice n’existe pas à ce jour. L’objectif doit être de faire le maximum pour développer un projet raisonné. La situation juridique actuelle est plus un frein qu’un accélérateur. Des projets de grande qualité validés par les autorités ont ainsi été déboutés devant le Tribunal malgré leur concept abouti au niveau du bruit. Densifier le tissu bâti ne sera jamais possible dans de telles conditions.

 

Que représentent de telles décisions du Tribunal pour les autorités?

M. Beusch: Elles ne nous facilitent pas le travail. Modifier les règles du jeu est rarement synonyme de meilleures solutions. Ce sont souvent des dérogations qui sont portées devant le tribunal. Toutes les solutions alternatives doivent alors être réexaminées et documentées, ce qui implique une charge de travail supplémentaire pour tout le monde, avec un résultat mitigé. En tant que service spécialisé, nous voulons éviter cela et n’exigeons de documents complémentaires que si c’est vraiment nécessaire.

 

M. Eckert, vous êtes impliqué dans le projet Wankdorf City 3, qui prévoit des surfaces habitables et commerciales dans le quartier nord de Berne. Quelle est la stratégie en matière de bruit dans cette zone située entre l’autoroute et les voies ferrées?

P. Eckert: Une place importante est accordée à la protection contre le bruit. Le concept Wankdorf City 3 de Rolf Mühlethaler part de l’idée d’une «ville empilée», dans laquelle les bâtiments se chevauchent au lieu de se côtoyer. Un agencement bien pensé des bâtiments permettra de dégager des espaces à l’abri des nuisances sonores environnantes, p. ex. des locaux d’habitation, des terrasses, des aires de repos ou de jeu. Nous n’en sommes qu’à la phase d’avant-projet.

 

Je suppose qu’un acousticien est déjà impliqué?

P. Eckert: Le bureau d’acoustique mandaté fait partie de l’équipe de projet depuis le début et évalue chaque étape de planification du point de vue de l’acoustique. Sa mission va bien au-delà de l’expertise pure et simple.

 

Comment est organisé le contact avec les autorités dans un projet d’une telle envergure?

P. Eckert: Cette tâche incombe au concepteur général, qui organise régulièrement des rendez-vous avec les autorités. Le bruit n’est alors qu’un thème parmi d’autres. Les questions liées à la mobilité et à la biodiversité p. ex. doivent également être soumises à autorisation.

A. Werder: Je peux confirmer que la procédure pour le projet Wankdorf City 3 est exemplaire. Le bureau d’acoustique a déjà soumis une première expertise à la ville et au canton.

 

Est-il pertinent de construire des bâtiments d’habitation dans des secteurs aussi exposés au bruit?

P. Eckert: Il y a 30 ans, des bâtiments d’habitation n’auraient pas été envisagés à un tel endroit. Mais aujourd’hui, avec la pénurie de logements, l’enjeu est sociétal. Nous devons donc déployer nos talents pour permettre la construction de logements dans des secteurs exposés au bruit. C’est un processus exigeant. Wankdorf City 3 est le projet le plus complexe auquel j’ai participé jusqu’à présent.

Les participant·es à cette table ronde (de g. à dr.): Prof. Piet Eckert, architecte ETH, «Büro E2A», Zurich; Anic Werder Picuasi et Martin Beusch, co-responsables du service de protection contre le bruit de l’OPC.

Zoom projets

Réfection de la Bernstrasse à Deisswil – De nouveaux giratoires et de nombreux espaces verts  

Deisswil, à l’est de Berne, fait face matin et soir à un important trafic pendulaire. Entre le village et l’entrée d’Ostermundigen, les voitures, les vélos et les piéton·nes se côtoient, ce qui n’est pas sans créer des conflits, en particulier aux carrefours. Le canton entend remédier à ce problème en réaménageant la Bernstrasse à partir de 2024.

Réfection de la Bernstrasse à Deisswil: périmètre du projet

Le projet de réfection prévoit deux nouveaux giratoires: celui du carrefour du «Stützli» améliorera la situation tendue au niveau de la bifurcation vers Ostermundigen. L’autre giratoire (Schwandiweg) est prévu 200 mètres plus à l’est. Il servira de desserte principale du nouveau quartier de Bernapark, qui verra le jour sur le site de l’ancienne fabrique de carton. Une fois les travaux achevés, Bernapark comprendra 173 logements ainsi que des locaux commerciaux pour environ 500 places de travail. Comme ces nouvelles affectations généreront du trafic, le projet de réfection devra tenir compte du développement futur du site de Bernapark.

Réfection de la Bernstrasse à Deisswil: plan de situation avec les deux nouveaux giratoires du Stützli et du Schwandiweg.

Un chemin agricole multifonctionnel

Le tronçon à rénover fait partie de l’itinéraire cyclable principal du Worblental, qui est de plus en plus emprunté par les cyclistes pendulaires en semaine et par les cyclistes de loisirs le week-end. L’aménagement et la sécurisation de la voie cyclable revêtent donc une importance particulière. Il est prévu de créer un chemin agricole séparé de 3 mètres de large, qui servira principalement de chemin piéton et de voie cyclable, mais qui pourra également être emprunté par les véhicules agricoles. Le chemin longera la Bernstrasse au sud et sera séparé de celle-ci par une bande végétalisée.

Une bande polyvalente pour faciliter la bifurcation

À l’intérieur de la localité de Deisswil (entre le restaurant Ziegelhüsi et le passage à niveau RBS), le profil de la route sera élargi afin de créer une bande polyvalente de 2,5 m de large. Celle-ci permettra d’obliquer à gauche de manière plus sûre, ce qui profitera également au site de Bernapark, dont l’accès se fera de ce côté.

Deisswil: à l’intérieur de la localité, la Bernstrasse sera dotée au milieu d’une bande polyvalente. Le passage à niveau avec barrières restera en place.

Plus d’arbres et plus d’espaces verts

La biodiversité et les aménagements permettant de réduire la concentration de chaleur font partie intégrante du projet. Les arbres seront un élément central du projet de la Bernstrasse. Il est en effet prévu de planter 17 nouveaux arbres, principalement au niveau du giratoire de «Stützli». Le tilleul situé près de la bifurcation de la Gümligentalstrasse sera conservé. Les zones de verdure et l’accotement des deux côtés de la route seront réduits à un minimum afin d’empiéter le moins possible sur les terrains agricoles adjacents. Les bandes végétalisées entre la chaussée et le chemin pour le trafic piéton et cycliste seront ensemencées avec du substrat maigre permettant une grande variété d’espèces, ce qui favorise non seulement la biodiversité, mais permet également de réduire les frais d’entretien.

Bernstrasse: vue du carrefour «Stützli» en direction Deisswil.
Carrefour «Stützli» à la sortie d’Ostermundigen: il est prévu d’y construire un giratoire afin de sécuriser le débouché dangereux.

Début des travaux en 2024

Les coûts du projet s’élèvent à 7,5 millions de francs. Le crédit de réalisation pour la réfection de la Bernstrasse a été adopté par le Conseil-exécutif en octobre 2022. Les travaux devraient démarrer au printemps 2024.

L’efficacité énergétique, un thème cher à l’OPC

Pour l’Office des ponts et chaussées aussi, la menace de pénurie d’énergie est un sujet brûlant d’actualité. Pour ses bureaux, ateliers et garages en revanche, les températures seront plutôt fraîches. Rappelons toutefois que thème de l’efficacité énergétique n’est pas nouveau pour l’OPC!

À la mi-septembre, le Conseil-exécutif a donné des directives claires en matière de chauffage à ses services administratifs: 20 degrés dans les bureaux, 17 dans les ateliers et 7 dans les entrepôts et garages. L’accent est également mis sur le comportement individuel des collaboratrices·teurs. L’utilisation de chauffages d’appoint dans les bureaux est ainsi interdite et l’eau chaude a été coupée dans les toilettes. Les fenêtres et les stores resteront fermés pendant la nuit et les week-ends. De plus, il n’est plus autorisé d’aérer en continu ni de garder les fenêtres en imposte. L’éclairage et les appareils électroniques doivent être éteints lorsqu’ils ne sont plus utilisés. Ce premier paquet de mesures concrètes visant à économiser l’énergie vaut pour toute l’administration cantonale, Office des ponts et chaussées compris.

La sécurité avant tout

Il ne faut pas pour autant perdre de vue la mission principale de l’OPC: garantir l’exploitation des infrastructures routières et la sécurité du trafic. Les économies d’énergie sont ainsi plus limitées dans l’entretien des routes. Le parc automobile doit être opérationnel immédiatement et en tout temps, par exemple pour déneiger et saler les routes, réparer la chaussée ou faire du bûcheronnage de sécurité. De plus, il faut une température minimale dans les garages et les ateliers pour assurer le fonctionnement des éléments hydrauliques et des appareils accessoires des véhicules d’entretien. Des pompes électriques sont nécessaires pour faire le plein des camions. Il en va de même pour le chargement de sel ou de saumure dans les véhicules d’entretien. Enfin, il faut du courant pour remplir les silos à sel et assurer le fonctionnement des outils informatiques.

L’OPC a besoin de carburant et de sel pour assurer l’entretien des routes. (Photos: R. Stöckli)

Que se passerait-il si la pénurie s’accentuait? «Nous devrions nous concentrer sur ce qui est essentiel pour la sécurité du trafic», explique Stephan Breuer, chef d’office suppléant. Dans l’entretien des routes, cela se traduirait de différentes manières. Afin de garantir le déneigement des axes principaux, certaines routes peu fréquentées seraient rarement, voire pas déneigées. Il faudrait aussi renoncer aux réparations des panneaux de signalisation ou limiter les travaux de bûcheronnage le long des routes. «En outre, nous sommes tributaires de chaînes d’approvisionnement efficaces pour la fourniture d’électricité, de diesel, d’essence et de sel», souligne Stephan Breuer. Pour cela, il faut des réservoirs et des entrepôts bien remplis. «Mais sur les derniers mètres, du silo et de la pompe aux camions et aux unimogs, nous sommes seuls responsables.»

Éclairage public et économies d’électricité

Il y a un potentiel d’économie important dans l’éclairage des routes. Depuis quelques années, l’OPC remplace progressivement les quelque 25 000 candélabres situés le long des routes cantonales par des lampadaires LED intelligents, à la fois plus durables et moins énergivores. Quelque 13 000 lampadaires ont déjà été programmés pour s’allumer «à la demande». Cela permet d’économiser environ 10 millions de kilowattheures par an, soit la consommation annuelle d’environ 2500 ménages. L’OPC a pour but de remplacer 1500 candélabres chaque année.

Un système à la demande

Le potentiel d’économie dépend moins des ampoules LED que d’une utilisation efficace de l’éclairage au moyen d’un système «à la demande». Les lampadaires LED peuvent être dotés d’un système de commande intelligent et sont facilement régulables. Ces lampadaires à la pointe de la technologie éclairent ainsi uniquement les tronçons de routes utilisés. Lorsque la route est déserte, ils offrent un éclairage minimal d’orientation. À l’approche de voitures, de vélos ou de passant·es, la luminosité redevient standard. Les lampadaires voisins communiquent entre eux et se transmettent l’information d’une présence détectée, ce qui déclenche l’augmentation de la luminosité du lampadaire suivant. Un tapis de lumière se déroule alors devant les passant·es ou les automobilistes.

Grâce au dispositif de commande intelligent, les lampes LED déroulent un tapis de lumière devant les passant·es.

Efficacité énergétique et écologie

«L’efficacité énergétique est un sujet important à l’OPC», précise Stephan Breuer. «Nous sommes en train de remplacer les énergies fossiles. Nous y sommes déjà parvenus pour les voitures de tourisme et certains véhicules spéciaux. Pour les autres véhicules, ce sera un peu plus long.» Tous les bâtiments et ateliers de l’OPC sont chauffés via des énergies alternatives (bois, chauffage à distance ou pompes à chaleur). Par ailleurs, depuis le 1er février 2022, des critères écologiques entrent en jeu pour tous les achats, qu’il s’agisse de matériel ou de l’attribution de mandats à des entreprises de construction ou à des bureaux d’ingénierie.
L’OPC fait également suivre des cours d’écoconduite à ses conductrices·teurs depuis de nombreuses années. «Au début, cela faisait sourire et nous devions justifier ces coûts», explique Stephan Breuer. «Pourtant il est possible de faire des économies de carburant atteignant jusqu’à 15 % par le biais de mesures simples, au travail ou avec son véhicule privé.»

Dans la mesure du possible, les déchets verts de l’entretien des routes sont remis à des usines de biogaz, qui les transforment en énergie.

L’OPC utilise également des appareils capables de déterminer la quantité de sel restant sur la route, ce qui permet d’optimiser l’utilisation de sel.

Enfin, il existe un levier écologique important dans la planification et l’aménagement des routes ainsi que dans l’aménagement et l’entretien des eaux.

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