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OPCupdate - Décembre 2024

  • Lettre d'information de décembre 2024

Le service hivernal à l’ère du numérique

Le numérique peut simplifier les processus dans de nombreux domaines, y compris pour le service hivernal sur les routes cantonales et nationales du canton de Berne. Après un essai pilote concluant l’hiver dernier, tous les véhicules utilisés pour le service hivernal sont désormais équipés d’appareils permettant de relever la consommation de sel pour chacun des tronçons, ce qui apporte de nombreux avantages.

Qui ne s’est jamais fait surprendre en plein hiver par une route enneigée ou verglacée? Nous pouvons heureusement compter sur l’intervention des véhicules de déneigement et des épandeuses pour nous aider à arriver à bon port. Mais comment fait le personnel de l’OPC pour savoir s’il est nécessaire d’intervenir? Stefan von Gunten, inspecteur des routes Oberland Nord, nous explique: « À partir de début novembre environ (dans l’Oberland bernois, parfois même à partir de la mi-octobre), les Inspections des routes de l’OPC surveillent les conditions routières de très près. Pour cela, nos équipes suivent attentivement les prévisions météorologiques, contrôlent les webcams et, lorsque les températures baissent, effectuent régulièrement des rondes de nuit sur les routes.» Durant ces rondes, elles peuvent soit épandre directement du sel, soit, en cas de fortes intempéries, faire appel à des renforts.
Dans le canton de Berne, le service hivernal sur les routes cantonales est assuré principalement par des prestataires externes, tandis que sur les routes nationales, l’OPC s'en charge lui-même. Lorsque des prestataires externes sont mandatés, ceux-ci fournissent eux-mêmes les véhicules pour le service hivernal, les lames de chasse-neige et les épandeurs étant en général mis à disposition par le canton.

Intervention de nuit pour le service hivernal.

De la phase de test à l’exploitation régulière

Jusqu’à présent, les entreprises tierces enregistraient les heures d’utilisation des véhicules et le sel utilisé au moyen de bulletins de transport, puis l’OPC contrôlait ces informations. Au début de l’hiver dernier, de nouveaux appareils de saisie numériques ont été introduits pour le service hivernal dans trois Inspections des routes dans le cadre d’un essai pilote. Après une phase de test de plusieurs semaines au cours de laquelle quelques améliorations ont été apportées, l’exploitation régulière a été introduite en janvier 2024 dans les trois Inspections des routes.
Le projet pilote de la saison dernière ayant été concluant, toutes les Inspections des routes profitent désormais du service hivernal numérique. «J’ai appris une chose importante avec ce type de projets de numérisation: il faut utiliser les projets pilotes pour apporter des améliorations et éliminer les difficultés initiales, sinon cela ne fonctionne pas», explique Stefan von Gunten.

Déneigement sur mandat de l’OPC.

Gain d’efficacité grâce au décompte automatisé

Il était particulièrement important de disposer d’un processus de décompte intégré sans rupture de médias, qui permette de créer des factures automatiquement à partir des données fournies par les véhicules de l’OPC. À cet effet, tous les véhicules du service hivernal, en particulier ceux des prestataires externes, ont été équipés d’appareils de saisie avec traceur GPS et carte GSM qui transmettent les données en direct sur un site Internet. Il est ainsi possible, par exemple, de voir en temps réel combien de grammes de sel par m² sont épandus sur chaque tronçon, ce qui peut également servir à la police pour régler les questions de responsabilité après un accident de la route. À la fin du mois, le responsable des interventions du service hivernal peut traiter en quelques clics l’ensemble du processus de validation et de décompte à partir des données transmises, le tout de manière entièrement numérique. Cela permet un gain considérable d’efficacité et de qualité. Pour y parvenir, l’équipe du projet pilote de l’OPC a dû effectuer d’importants travaux de développement en collaboration avec le fournisseur des appareils. 

Véhicule de surveillance de l’OPC équipé d’un épandeur à sel.
Petite pause pour les déneigeuses de l’OPC.

Optimiser l’utilisation de sel pour réduire les coûts et protéger l’environnement

Le processus numérique apporte de nombreux avantages: d’une part, la facturation automatique est beaucoup plus simple et plus rapide, et risque moins de comporter des erreurs. «Les entreprises mandatées pour le service hivernal peuvent continuer à travailler avec leurs systèmes de comptabilité habituels. La mise en place du processus numérique a ainsi très bien été acceptée, car il permet de faciliter le travail pour les petites entreprises également», explique Stefan von Gunten. D’autre part, les nouveaux appareils permettent également d’analyser et d’optimiser la consommation de sel. L’OPC s’attend ainsi à réaliser d’importantes économies annuelles. Cela permettra également de rendre le service hivernal plus durable, car une diminution de la consommation de sel a également des effets positifs sur la longévité des véhicules utilisés et des infrastructures ainsi que sur l’environnement.

Moins de sel utilisé, davantage de verglas: comment le changement climatique affecte le service hivernal

Au cours d’un hiver normal, le montant dépensé pour le sel utilisé s’élève à environ 1,4 million de francs. Mais le service hivernal ressent lui aussi les effets du changement climatique. Ainsi, durant l’hiver 2023/2024, la quantité de sel utilisé n’a jamais été aussi faible. Mais même lorsque les hivers sont doux, la charge de travail liée aux opérations de lutte contre le verglas peut être élevée en raison des inversions thermiques (températures basses et brouillard dans les vallées, soleil et températures douces en montagne). «Je pense que nous aurons encore besoin du service hivernal à l’avenir, même si nous devrons davantage faire face au verglas qu’à la neige», conclut Stefan von Gunten.

Dialogue: «Le service hivernal n’est pas le même sur les routes nationales et cantonales»

Bruno Kropf, chef Exploitation à l’unité territoriale I, et Stefan von Gunten, inspecteur des routes Oberland Nord (photo: Christina Hamann).

Bruno Kropf, chef Exploitation à l’unité territoriale I (à gauche sur la photo), et Stefan von Gunten, inspecteur des routes Oberland Nord, nous parlent des défis posés au service hivernal sur les routes nationales et cantonales. La lutte contre le verglas et la neige est adaptée aux spécificités et besoins des routes.

Quelles sont les différences pour le déneigement sur les routes nationales ou cantonales?

Bruno Kropf: La principale différence réside dans le fait que sur les routes nationales, il est impératif de déneiger et dégeler totalement la chaussée. Nous sommes ainsi prêts à intervenir sur l’ensemble du réseau 24 heures sur 24.

Stefan von Gunten: L’article 21 de l’ordonnance sur les routes (OR) et l’annexe 2 correspondante définissent notre mission. Il y est précisé quelles routes cantonales et quelles voies cyclables cantonales doivent être autant que possible déneigées et dégelées. Sur les autres voies cyclables et routes cantonales, il faut s’efforcer de conserver une chaussée majoritairement déneigée et dégelée.

 

Qu’en est-il de l’engagement du personnel cantonal et d’entreprises externes?

Bruno Kropf: Des ressources cantonales (personnel, véhicules et appareils) sont engagées sur l’ensemble des tronçons de routes nationales. En hiver, notre centre de gestion du trafic est opérationnel toute la nuit. Pour lutter contre le verglas, nos véhicules parcourent tous les tronçons en fin de soirée et tôt le matin suivant un plan de route prédéfini. Nous utilisons du sel de manière ciblée dans les zones névralgiques.

Stefan von Gunten: Chez nous, le service hivernal est principalement effectué par des partenaires externes. Nos véhicules de surveillance roulent le soir et aux premières heures du matin, la conductrice ou le conducteur mandatant une de nos entreprises partenaires si besoin.

 

Les mêmes véhicules et moyens sont-ils disponibles pour les routes nationales et cantonales?

Bruno Kropf: Sur les routes nationales, nous devons utiliser des chasse-neige plus larges que sur les routes cantonales en raison du nombre de voies plus élevé. Nous disposons également de bien plus d’outils de surveillance des routes. Quelque 50 stations de surveillance sont en fonction à des endroits à risque. Elles nous transmettent automatiquement des données concernant l’humidité et la température de la route et de l’air, les précipitations et la quantité de sel restant sur la chaussée, et déclenchent d’elles-mêmes l’alarme lorsque certains seuils sont dépassés. Un service météorologique établit des prévisions pour nous, communique activement avec nous et informe les personnes concernées en cas de situation météo dangereuse.

Stefan von Gunten: Comme je l’ai dit précédemment, certaines personnes chargées de la surveillance sont sur le terrain, vérifient l’état de la chaussée à certains points névralgiques au moyen de webcams et de capteurs de température et observent la météo. Il y a toutefois un facteur déterminant pour toutes les routes, cantonales ou nationales: l’expérience des collaboratrices et collaborateurs.

 

Comment le numérique a-t-il fait son chemin pour le service hivernal des routes nationales?

Bruno Kropf: Nous utilisons déjà un programme similaire à celui qui sera déployé dès cet hiver sur toutes les routes cantonales (voir Le service hivernal à l’ère du numérique). Il nous permet de saisir les heures d’intervention, les tronçons concernés, l’engagement des chasse-neige ainsi que les largeurs d’épandage et la quantité de sel utilisée. Les deux applications fonctionnent de manière similaire.

 

Utilisez-vous les mêmes produits d’épandage?

Bruno Kropf: Nous employons différents produits selon la situation. En cas de neige, nous épandons simplement du sel. Pour le verglas, nous utilisons un mélange de sel avec de la saumure (eau salée), ce qui nous permet d’obtenir une bonne homogénéité d’épandage et une meilleure adhérence sur l’autoroute. Avant des chutes de neige ou lors de situations de verglas critiques, nous n’utilisons que de la saumure et l’épandons sur les routes nationales avec un véhicule spécial. La saumure forme une couche intermédiaire qui empêche la neige d’adhérer à la route et le verglas de se former.

Stefan von Gunten: Nous utilisons exclusivement du sel en adaptant la quantité à la situation.

 

Dans quels domaines le service hivernal des routes nationales et celui des routes cantonales collaborent-ils?

Stefan von Gunten: Nos zones d’intervention sont limitrophes partout dans le canton, il est donc logique que nous nous aidions.

Bruno Kropf: Nous prenons en main le déneigement et la lutte contre le verglas sur certains tronçons pour le compte des Inspections des routes. Nous utilisons également les caméras des uns et des autres et disposons de caméras communes. Nous soutenons aussi certaines Inspections des routes avec notre centre de gestion du trafic. En somme, nous profitons des synergies existantes pour garantir la sécurité et la disponibilité des routes.

 

Quelles sont les particularités sur vos routes respectives?

Stefan von Gunten: Sur les routes cantonales, la topographie peut fortement varier, ce qui influe sur les exigences envers le service hivernal. Les Inspections des routes s’occupent de routes situées aussi bien en ville que dans des vallées rurales, mais aussi des routes d'altitude de l’Oberland bernois.

Bruno Kropf: Nos routes nationales passent par le col du Brünig jusqu’au Seeland et ont donc également des besoins différents en ce qui concerne le service hivernal. Nous tenons notamment compte du climat, de la topographie, du type de précipitations, du moment de la journée et du trafic. L’asphalte semi-dense étant poreux, les tronçons concernés nécessitent plus d’épandage. En outre, des systèmes d’aspersion de fondants chimiques sont placés à des points critiques pour améliorer la sécurité du trafic: à Wimmis près du tunnel de Simmenfluh, à Berne-Neufeld et sur le giratoire du Wankdorf à Berne. Ces installations sont équipées de systèmes d’alerte en cas de verglas et aspergent automatiquement la chaussée si besoin. Nous nous efforçons d’effectuer nos tâches en tout temps dans le respect des normes de qualité et de l’environnement, en tenant compte des coûts et en garantissant la sécurité du trafic.

 

Le service hivernal a aussi lieu en dehors des heures de travail ordinaires. Comment le personnel vit-il cela?

Stefan von Gunten: Le service hivernal est très populaire auprès des collaboratrices et collaborateurs, qui apprécient le grand degré d’autonomie qui l’accompagne. Les personnes en intervention décident elles-mêmes lors de leur parcours de surveillance du matin s’il faut mandater des entreprises externes et, le cas échéant, combien. Nous trouvons toujours un nombre suffisant de personnes intéressées malgré les horaires décalés.

Bruno Kropf: Le fait de rouler avec les différents véhicules de service hivernal, les décisions autonomes et le résultat concret de leurs actions offrent aux collaboratrices et collaborateurs un travail intéressant et apprécié. Après une période d’initiation, les membres du personnel peuvent effectuer les tâches au sein de la centrale de service hivernal sur une base volontaire en plus de leurs tâches ordinaires. Lors d’engagements de service hivernal plus longs, il arrive toutefois que le personnel atteigne ses limites. Tous les membres du personnel ne sont pas assignés au service de piquet hivernal en permanence. Les personnes de piquet peuvent ainsi se faire aider par des collaboratrices et collaborateurs «libres». Nous sommes très contents d’avoir du personnel motivé.

 

Que se passe-t-il en cas de situation météo extrême?

Stefan von Gunten: On pourrait dire que l’arrivée de l’hiver est chaque année un évènement extrême (il rit). De nombreux usagers et usagères de la route sont peu à l’aise et doivent se réhabituer aux conditions hivernales.

Bruno Kropf: Nous gardons toujours un œil sur les prévisions météo et nous préparons en conséquence. Cela nous a permis de maîtriser toutes les situations extrêmes ces dernières années. Lorsqu’un évènement extrême comme une avalanche survient, nous disposons de différents documents de référence, par exemple pour les routes de contournement, que nous mettons en œuvre avec l’aide de la police et du centre de gestion du trafic d’Emmen.

Stefan von Gunten: Sur les routes cantonales, des déviations sont aussi mises en place en raison de fermetures hivernales de cols comme ceux du Grimsel, du Susten, du Chasseral ou encore près de la cabane inférieure du Gantrisch.

Le parc de véhicules impressionnant de l’unité territoriale I pour le service hivernal sur les routes nationales (photo: Carolina Piasecki).

Bienne: réfection du carrefour Route de Soleure/Longue-Rue

L’installation de signaux lumineux du carrefour Route de Soleure/Longue-Rue est obsolète et sera remplacée dans le cadre d’un vaste projet de rénovation. Les travaux, qui débuteront au cours de l’été 2025, dureront environ quatre mois. L’objectif est d’améliorer la sécurité routière pour la mobilité douce et de donner la priorité aux transports publics.

La route de Soleure, l’un des principaux axes de circulation du pied sud du Jura, revêt une grande importance pour le trafic dans et autour de Bienne. Elle relie le centre-ville aux quartiers environnants, dont celui de la Longue-Rue. Mayasi Kamu, responsable de projet Planification des transports à l’Arrondissement d’ingénieur en chef III, explique que le projet de réfection doit son origine à la vétusté de l’installation de signaux lumineux. «L’installation avait été rénovée en 2002 et le fournisseur ne dispose plus de pièces de rechange. La durée de vie de l’installation est désormais atteinte. Pour pouvoir garantir un fonctionnement continu et donner la priorité aux bus de ligne, la mise en place d’un nouveau système est indispensable.»

Améliorer la qualité de vie en agrandissant l’espace public

La route cantonale débouchant sur la Longue-Rue restera inchangée. D’un point de vue urbanistique, il n’y a pas assez de place pour un giratoire. En revanche, le bypass emprunté jusqu’à présent par la ligne de bus 1 sera supprimé. «Les bus avaient la possibilité de faire demi-tour, option qui n’était pas utilisée par les Transports publics biennois», explique Mayasi Kamu. Le nouvel espace public ainsi créé sera réaménagé dans le cadre d’un projet de revalorisation de la ville de Bienne. L’arrêt de bus de la Longue-Rue situé à proximité sera supprimé.

La suppression du bypass actuel pour les bus permettra d’agrandir l’espace public (photo: Carolina Piasecki).

Des transports publics plus sûrs et plus conviviaux

Les lignes de bus 1, 2 et 73 relient le quartier de Boujean au centre-ville. Afin de rendre les arrêts de bus accessibles aux personnes en situation de handicap et de permettre à l’ensemble des passagères et passagers de monter et de descendre sans obstacle, les bordures seront surélevées à une hauteur de 22 cm. «Les emplacements des arrêts de bus opposés, actuellement décalés, seront en outre modifiés», précise le responsable du projet. Ainsi, les bus à l’arrêt ne pourront plus être dépassés par les autres usagères et usagers de la route.

Emplacements actuels des arrêts de bus (photo: Carolina Piasecki).

De meilleures possibilités de franchissement et des voies de circulation séparées

Le carrefour n’étant actuellement pas doté de bandes cyclables, il ne répond pas aux normes cantonales et est peu sûr pour les cyclistes. La mise en place de nouveaux feux et l’aménagement de bandes cyclables sur toutes les voies menant au carrefour permettront d’améliorer la sécurité des cyclistes. Le nouveau carrefour comprendra une zone d’attente devant la ligne d’arrêt avancée, qui permettra aux cyclistes de se positionner bien en vue des automobilistes. La sécurité sera également améliorée pour les piétonnes et les piétons: les bordures seront abaissées aux passages piétons pour faciliter la traversée. Les nouveaux feux seront en outre équipés de signaux acoustiques pour les personnes malvoyantes.

Un sas pour cyclistes (ou zone d’attente) sera aménagé à cet endroit (photo: Carolina Piasecki).

L’état des routes doit être amélioré

Les chaussées présentent d’importants défauts qui nécessitent le renouvellement du revêtement routier. Le projet prévoit de supprimer le bypass; l’espace ainsi dégagé sera planifié et aménagé selon le concept de «ville-éponge» et offrira une meilleure qualité de vie aux usagères et usagers de la route. «Le revêtement actuel ne répond plus aux normes en vigueur; des mesures supplémentaires sont donc nécessaires afin de garantir la sécurité routière dans sa globalité. Ces mesures seront définies en concertation avec l’Inspection de la voirie de la Ville de Bienne et l’OPC du canton de Berne», précise Mayasi Kamu.

Planification numérique de l’entretien des routes

L’application facilite énormément le travail de planification de Michael Neuenschwander (photo: Carolina Piasecki).

La planification des ressources du service d’entretien des routes représente une grande charge de travail. Toute l’année, l’affectation du personnel, des routes et des machines doit être planifiée avec précision en tenant compte des conditions météorologiques changeantes et de la diversité des tâches à effectuer. Une application permet désormais de numériser ce processus.

Il y a quelques mois encore, la planification des interventions du service d’entretien des routes se faisait à l’aide d’un fichier Excel comptant 52 onglets, un par semaine. Les nouveaux besoins d’entretien, les chantiers et les absences étaient communiqués de manière échelonnée, pour donner lieu à la planification de la semaine. Une fois imprimé, le document était placé sur le panneau d’affichage du centre d’entretien.

L’environnement Microsoft propose certes des outils adaptés pour effectuer des planifications complexes recouvrant plusieurs phases de projet, tels que MS-Project. Le traitement des données n’y est toutefois pas aisé, tout comme la planification des interventions nécessitant de recourir à de nombreuses ressources. Michael Neuenschwander, inspecteur des routes suppléant Oberland Ouest, a donc contacté la Digiteam, le point de contact de l’OPC chargé de recueillir toutes les demandes et suggestions en lien avec le numérique. Cadres, personnes en apprentissage: tout le monde peut soumettre à la Digiteam ses idées en matière de collaboration numérique. Tous les arrondissements d’ingénieur en chef, la section Routes nationales Exploitation et le centre de prestations participent à la Digiteam. Les demandes peuvent y être soumises en toute simplicité.

Planification du personnel en temps réel

La Digiteam a cherché une solution permettant de simplifier la planification des interventions et de gagner en efficacité et en qualité. «Nous avons constaté que dans les centres d’entretien de Berne, Spiez et Interlaken, la section Routes nationales Exploitation utilisait déjà une application répondant exactement à nos besoins», explique Michael Neuenschwander. L’application «Visual Planning» permet d’automatiser et de numériser les processus de planification et d’optimisation. La documentation requise pour les interventions est mise à disposition en «front end» (écran d’information) et peut donc être consultée directement au format numérique sur l’ordinateur portable, la tablette ou le smartphone. Finies les impressions et les données non actuelles! Des adaptations peuvent ainsi être effectuées en temps réel dans la planification des interventions du personnel et des équipements.

La transformation numérique à l’OPC (graphique: GFF).

Un outil apprécié du personnel

L’outil est mis à la disposition de toutes les inspections des routes depuis début juin 2024. Fin septembre, l’application a pu être remise à l’exploitation par l’équipe de projet. «Le personnel a très bien accueilli le passage au numérique et apprécie la possibilité de consulter la planification du jour ou de la semaine sur le téléphone», se réjouit Michael Neuenschwander.

L’application du service d’entretien des routes permet de consulter des données actuelles en un clin d’œil.

Intempéries à Brienz: et maintenant?

Les fortes intempéries qui ont frappé l’Oberland bernois à la mi-août 2024 continuent de laisser des traces. La commune de Brienz, notamment, a subi d’importants dégâts. L’OPC aide les autorités communales compétentes à identifier les causes du sinistre et à déterminer où et sous quelle forme une reconstruction sera possible.

L’été dernier, à la suite d’abondantes précipitations et d’un orage, le torrent du Mühlebach, ou Milibach comme l’appellent les locaux, a emporté sur son passage des tonnes d’éboulis et a fini par s’obstruer. Des masses de roche de plusieurs tonnes se sont mises en mouvement. Jusqu’à 100 mm de pluie se sont abattus en un court laps de temps sur le bassin versant du Milibach, qui représente une surface de près de 4 km2. «Ce soir-là, le débit du Milibach était similaire à celui de l’Aar», a expliqué Peter Zumbrunn, syndic de Brienz, à la presse. Charriant de grosses quantités de matériaux dès le bassin versant supérieur, le torrent a déferlé dans le village sous forme d’une énorme lave torrentielle. Plus de 150 bâtiments ont été endommagés et partiellement ensevelis, des fenêtres et des portes ont été défoncées et les étages inférieurs ont été inondés. Des voitures, des routes et des voies ferrées ont été emportées ou ensevelies par les masses de roche. 70 personnes ont dû être évacuées et deux ont été blessées. Une demi-douzaine de bâtiments ont été fortement endommagés et ne sont plus habitables.

Les maisons n’ont pas pu arrêter les masses de débris destructrices.

Du pain sur la planche pour l’OPC

Des masses de boue se sont également accumulées sur la route cantonale longeant la rive du lac. L’inspection des routes de l’Oberland oriental a donc été directement impliquée dans la gestion de l’événement. «Nous avons dû signaliser la déviation de la route cantonale, mandater une entreprise pour le déblaiement de la route et gérer la situation sur place avec les pompiers et la commune», se souvient Peter Flück, inspecteur des routes. «Nous avons aussi dû vider deux dépotoirs à alluvions».
Le jour suivant la catastrophe, les spécialistes des risques naturels et de l’aménagement des eaux ont déjà pu se faire une idée de l’étendue des dégâts depuis le ciel. «Pour nous, c’est là que le travail commence: nous devons par exemple trouver un moyen de rétablir l’écoulement naturel du cours d’eau. À l’AIC, nous soutenons les communes et les corporations de digues dans ce domaine», explique Oliver Hitz, chef de projet Aménagement des eaux à l’AIC I.
Une équipe de projet composée de représentantes et représentants de la commune, de la corporation de digues de Brienz (chargée de la protection contre les crues dans la région), de l’OPC et d’autres spécialistes, a ensuite décidé de la marche à suivre pour gérer l’événement: analyser l’événement et réexaminer l’évaluation actuelle des dangers, puis en tirer des conclusions. La carte des dangers doit être actualisée et l’impact du changement climatique, être pris en compte. Un concept est en cours d’élaboration, mais aucun projet d’aménagement des eaux concret ne verra le jour avant trois ans.

Premiers résultats attendus en fin d’année

La carte des dangers est en principe élaborée par la commune de manière préventive. Elle permet de définir les mesures concrètes à mettre en œuvre par les communes et les corporations de digues. En cas de problème aigu comme à Brienz, ce processus dure toutefois trop longtemps. L’OPC a donc créé l’«analyse locale des événements axée sur les solutions» (ALES), qui permet de déterminer si un événement risque de se reproduire, quels sont les scénarios envisageables et si des mesures de protection supplémentaires sont nécessaires (construction, aménagement du territoire ou sylviculture). L’objectif de l’ALES est d’élaborer en quelques mois une base de concept de protection définissant où il est possible de construire et quelles mesures doivent être mises en place. L’ALES portant sur le Milibach à Brienz devrait se terminer en décembre. «Nous devrions alors avoir de premières indications sur les bâtiments pouvant être reconstruits et sur les zones dans lesquelles il ne faudrait pas reconstruire en raison des dangers. Une sorte de première ébauche de la carte des dangers», explique Oliver Hitz.

Vu du ciel, l’étendue des dégâts causés par les masses de roche est évidente (photo: Geotest).
Représentation schématique d’une analyse locale des événements axée sur les solutions (ALES).
Le dépotoir à alluvions (en haut de l’image) a permis d’éviter des dégâts plus importants.
La lave torrentielle a déferlé le long du Milibach jusqu’au lac de Brienz.
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