Le numérique s’invite sur les chantiers

Les technologies numériques sont devenues incontournables dans notre quotidien. C’est aussi le cas dans la branche de la construction où, de la planification à la réalisation, le potentiel d’utilisation du numérique est élevé. Le système BIM (Building Information Modeling)permet de répondre aux nouvelles exigences. L’OPC fait en ce moment ses premières expériences avec le BIM et a élaboré une stratégie correspondante.
Même à l’ère du numérique, la construction reste un domaine très «concret». En effet, il faudra toujours des matériaux en dur pour construire une maison, un pont ou une route. En revanche, le processus qui mène à cette construction sera de plus en plus numérique. Le domaine des infrastructures, où une vision en trois dimensions est très importante, se prête particulièrement à une modélisation virtuelle. La méthode BIM implique toutefois un changement radical dans les processus de planification et de construction.
La technologie BIM est déjà largement répandue dans le bâtiment. Les maquettes numériques font également leur apparition dans le génie civil. «De nombreux mandataires (bureaux d’ingénierie et entreprises de construction) ont déjà de l’expérience avec le BIM et investissent dans les technologies correspondantes», indique Stefan Studer, ingénieur cantonal en chef. «En tant que commanditaire public, nous souhaitons encourager cette évolution en définissant des directives et en admettant l’utilisation des nouvelles méthodes de planification dans nos projets.»
Le numérique, en particulier l’utilisation du BIM, ne se base pas seulement sur la stratégie de l’OPC, mais fait désormais partie du programme gouvernemental «Engagement 2030». L’OPC a donc élaboré une stratégie partielle «BIM@OPC 2023-2026» et engrange de premières expériences grâce à un projet pilote BIM (pont Balmbrücke à Meiringen, voir rubrique «Dialogue»). D’autres projets pilotes sont prévus.

Quels sont les avantages du BIM?
Selon la vision présentée dans la stratégie partielle, grâce au BIM, toutes les données sur les ouvrages seront disponibles sous forme numérique à l’OPC. Cette base de données commune et accessible à toutes et tous permettra à tous les partenaires internes et externes impliqués dans une construction de collaborer sans interfaces inutiles, avec une transparence maximale et moins de ressources. Les avantages du BIM:
- Meilleure qualité de l’ouvrage construit (moins d’erreurs de planification, bases de mesure optimisées, données uniformes et transparentes sur l’ouvrage)
- Déroulement plus rapide du projet (données actualisées en continu, meilleure communication, pas de travail en double, moins de documents papier)
- Coûts allégés dans la phase de planification et de réalisation et moins de coûts d’investissement
- À long terme, simplification de la maintenance et de l’exploitation grâce aux données disponibles
L’utilisation du BIM est plus exigeante pour les projets de construction de routes dans des zones densément bâties en raison de la qualité lacunaire des données sur le sous-sol. «Les données numériques sur les conduites de tiers laissent souvent à désirer et nous devons déployer beaucoup d’efforts pour les obtenir», explique Stefan Studer. «Il est donc capital que la qualité de ces données s’améliore pour espérer voir le BIM utilisé plus largement dans la construction de routes.»

Une introduction mûrement réfléchie
La planification et la construction numériques n’en sont qu’à leurs débuts à l’OPC. Il faut déterminer quels systèmes et bases de données sont compatibles avec le BIM. Les processus doivent être totalement repensés et le personnel formé en conséquence. L’introduction du BIM nécessite beaucoup de ressources et implique la collaboration de plusieurs offices et services cantonaux. «Nous allons donc avancer par paliers, qui nous permettront de réagir aux évolutions avec flexibilité», précise Stefan Studer. En effet, cette technologie est encore en pleine évolution. L’OPC est en contact régulier avec d’autres maîtres d’ouvrage publics qui misent sur le BIM, le but étant de profiter des expériences des uns et des autres et d’établir des normes uniformes.
Dernièrement, un groupe de travail interne BIM@OPC a été créé afin de définir les conditions-cadres nécessaires pour une introduction réussie du BIM à l’OPC. Ce groupe de travail garantit également l’échange d’informations avec le groupe spécialisé cantonal BIM (composé de représentant·es d’autres offices cantonaux) et le groupe d’échange BIM (composé de représentant·es de différents cantons). «La Conférence suisse des ingénieurs cantonaux organise régulièrement des webinaires sur le BIM et permet un échange de connaissances», souligne Stefan Studer.
Avec des projets pilotes comme celui du pont Balmbrücke, l’OPC souhaite faire ses propres expériences avec le BIM et apprendre au fur et à mesure. Enfin, il est important de mieux connaître les processus numériques liés au BIM au sein de l’office et de former et d’encourager le personnel pour ces nouvelles méthodes de planification.
Le progrès n’attend pas
Stefan Studer est bien conscient que le chemin sera long: «Les processus d’adaptation prendront quelques années et mobiliseront du personnel et des moyens financiers. Dans le contexte politique et financier actuel, il s’agit d’un véritable défi.» Mais il n’y a pas d’alternative: «Si nous ne voulons pas être dépassés par le progrès, nous devons nous intéresser au BIM dès aujourd’hui. C’est le seul moyen de rester un employeur attractif et moderne et, au vu de la pénurie de spécialistes dans la branche, cela est crucial.» Stefan Studer souhaite ainsi envoyer un message positif aux communes: «Nous prenons notre rôle de précurseur au sérieux.»



Dialogue: «Vivement le prochain projet BIM!»
La réfection du pont Balmbrücke à Meiringen est le premier projet de l’OPC conçu et réalisé avec la méthode BIM (Building Information Modeling). Quels sont les défis liés à la modélisation des données du bâtiment pour un tel projet de construction? L’ingénieur, l’entrepreneur et le représentant du maître d’ouvrage nous expliquent le fonctionnement de l’outil BIM dans la pratique.
- Peter Bohren, responsable de projet externe, AIC I
- Peter Tschümperlin, responsable de projet, Basler & Hofmann AG
- Jonas Kölliker, chef de chantier, Ghelma AG, Meiringen
Comment est née l’idée de réaliser le projet de réfection du Balmbrücke avec la méthode BIM (Building Information Modeling)?
Peter Bohren: L’idée a été lancée par le bureau d’ingénierie mandaté. Nous y avons immédiatement adhéré, car l’outil BIM était un thème d’actualité à l’OPC depuis un certain temps déjà.
Peter Tschümperlin (Basler & Hofmann AG): Nous souhaitions appliquer la méthode BIM à un pont et acquérir de l’expérience dans le domaine de la construction combinée de routes et de ponts. La réfection du Balmbrücke, un projet de moyenne envergure avec peu d’interfaces et de parties prenantes, nous a semblé être le projet pilote idéal.

A-t-il fallu investir dans de nouvelles infrastructures informatiques?
P. Bohren: L’investissement numérique a été très modéré. En réalité, un navigateur Internet suffit. L’outil comprend une plateforme en ligne qui donne accès aux modèles 3D et aux informations correspondantes. Toutes les données y sont enregistrées.
Jonas Kölliker (Ghelma AG): Pour le bureau d’urbanisme, nous avons organisé un grand écran qui permet d’avoir un meilleur aperçu de l’ensemble des maquettes numériques. Deux tablettes PC viennent compléter l’équipement. Plus encore que les systèmes informatiques, c’est la bonne gestion de l’outil qui est déterminante. Pour nous, l’outil BIM a surtout représenté un défi dans le domaine administratif et organisationnel.
Concrètement, quels sont les avantages de cette méthode innovante?
P. Bohren: La plateforme commune facilite grandement la collaboration. En tant que responsable de projet, je peux voir à tout moment où en est le projet. J’ai directement accès aux plans, photos et modèles actualisés, sans avoir à perdre du temps à les chercher. Les rapports journaliers et les rapports de régie sont en outre disponibles sur cette plateforme.
P. Tschümperlin: Un atout de taille est que la plateforme BIM est facile à utiliser, même sans formation préalable. Une fois sur Internet, il suffit de se connecter pour avoir accès aux différentes données, qui sont presque toutes disponibles directement.
Les plateformes virtuelles existaient déjà dans le mode de la construction avant la méthode BIM…
P. Tschümperlin: C’est exact. La particularité de la plateforme est d’intégrer l’outil BIM tout en permettant de visionner les maquettes numériques en 3 D. Il est en outre possible de superposer différentes maquettes, de procéder à des coupes et à des mesures. Et n’oublions pas la signification du «I» de BIM: le système permet d’accéder à toutes les informations concernant un élément de construction, qu’il s’agisse de diamètres d’armatures, d’espacements de barres, de type ou encore de volume de béton.
J. Kölliker: Le passage de plans en papier à des maquettes numériques visionnables sur écran n’a pas été facile pour nous, je l’avoue. Où trouver les informations nécessaires sur la plateforme? Comment traiter et sauvegarder les données? Où enregistrer le rapport de laboratoire? Ces questions nous sont accompagnées au cours de l’année écoulée. Une fois que l’on maîtrise bien l’outil, ses avantages sont évidents.
L’outil BIM est-il réservé aux férus d’informatique?
P. Bohren: Pas du tout! Cet outil est accessible à tout le monde, pas seulement aux pros du numérique. À l’instar de nos aîné·es, qui ont connu le passage du boulier à la calculette, la génération actuelle des spécialistes de l’ingénierie et du bâtiment maîtrisera bientôt sans difficulté la méthode BIM.
P. Tschümperlin: Travailler à partir d’une maquette numérique facilite grandement les tâches. La vue d’ensemble de l’ouvrage, plus concrète, permet à toutes les parties impliquées d’en comprendre les tenants et aboutissants.

La nouvelle construction est dans sa dernière phase et le bétonnage du Balmbrücke terminé. Quel est votre bilan concernant la méthode BIM?
P. Bohren: Du point de vue du maître d’ouvrage, le bilan est positif. Des préparatifs à l’appel d’offres en passant par la réalisation des étapes de construction, tout a été géré depuis la plateforme BIM. L’utilisation de cette méthode est un succès et nous avons acquis de précieuses connaissances.
J. Kölliker: Nous avons développé nos compétences, même si les débuts ont été durs! Nous avions sous-estimé la charge de travail, notamment en ce qui concerne les interfaces avec nos entreprises sous-traitantes, qui sont souvent de petites structures. Au début, elles nous demandaient souvent de leur envoyer les plans papier, le lien vers la plateforme BIM ne leur disant rien qui vaille…
P. Tschümperlin: Force est de constater que la nouvelle démarche basée sur la modélisation des données du bâtiment a bien fonctionné. Je suis convaincu que le projet Balmbrücke pourra être terminé dans les délais impartis sans dépasser le budget initial.
Feriez-vous les choses différemment si tout était à recommencer?
P. Bohren: Il existe au sein du canton de nombreux processus standard qui ne sont pas encore compatibles avec la méthode BIM. La prochaine étape sera de les adapter ; le contrôle qualité pourra par exemple aussi se dérouler via la plateforme BIM. Il reste encore beaucoup à faire jusqu’à ce que tous les processus de l’OPC soient compatibles avec BIM. Mais le mouvement est amorcé. Certains cantons sont en avance par rapport à nous, d’autres attendent encore pour franchir le pas. Je pense qu’une collaboration intercantonale plus étroite offrirait de nombreux avantages.
P. Tschümperlin: Pour le projet du Balmbrücke, nous avons entièrement renoncé aux plans papier. Cela n’a pas été facile. Un bon plan d’ensemble en 2D serait parfois utile pour contrôler sur place un détail ou une mesure. C’est maintenant à nous de changer nos habitudes.
J. Kölliker: Pour un entrepreneur, le travail démarre dès l’attribution du mandat. S’il faut appliquer une nouvelle méthode, les tâches deviennent plus exigeantes. Un temps d’adaptation plus long aurait appréciable. Mais heureusement, les dialogues et les échanges de connaissances entre toutes les parties impliquées ont bien fonctionné.
Comment allez-vous accueillir le prochain projet BIM: avec enthousiasme ou appréhension?
J. Kölliker: Avec enthousiasme! Les premiers jalons sont posés. Avec de nouveaux projets, nous serons toujours plus à l’aise avec la méthode BIM.
P. Bohren: Je me réjouis moi aussi. Je suis convaincu des avantages de la méthode BIM. Elle facilite des processus et les échanges d’informations. C’est surtout une toute nouvelle forme de collaboration entre tous les spécialistes impliqués dans le projet.
P. Tschümperlin: Au vu des atouts indéniables de la méthode BIM, le retour aux plans papier ne semble plus envisageable.
Quel sera le prochain projet BIM pour l’AIC I?
P. Bohren: Il n’y a pas de projet concret en vue pour le moment, mais je suis certain que nous continuerons de travailler avec cette méthode. L’OPC poursuit sa stratégie BIM et prévoit d’utiliser l’outil non seulement pour ses projets de construction, mais aussi pour les appels d’offres de mandats d’ingénierie.
P. Tschümperlin: Pour que les bureaux d’ingénierie et les entrepreneurs puissent être à jour dans ce domaine, il est important qu’ils réalisent des projets avec l’outil BIM. Le nombre de projets BIM est encore peu élevé, mais cette méthode deviendra la norme à moyen terme. Les CFF prévoient d’utiliser la méthode BIM dès 2025 pour tous leurs projets d’infrastructures. De nombreux cantons suivent aussi cette voie.

Zoom projets
Du nouveau au pays du vélo

L’Emmental est une destination de plus en plus prisée des cyclistes: de nouveaux itinéraires réunis sous l’appellation «Hügu Himu» («Entre ciel et collines») viennent compléter la Route du cœur, créée dans les années 2000. L’OPC assure l’aménagement et l’entretien de ces circuits, renforçant ainsi l’offre touristique de la région.
Jusque-là, des mollets d’acier étaient nécessaires pour explorer à vélo les reliefs vallonnés de l’Emmental. Avec l’essor du vélo électrique, la région est devenue une destination également prisée des cyclistes moins chevronnés. Oubliées les pénibles ascensions de collines! L’office du tourisme a bien pris conscience de cette évolution et promeut avec un succès grandissant l’Emmental comme une région idéale pour la pratique du cyclotourisme.
Avec la création de la Route du cœur dans les années 2000, la région avait déjà misé sur le cyclotourisme. Cet itinéraire balisé réservé aux vélos traverse des villages pittoresques et des paysages bucoliques, sur des petites routes à faible trafic. La popularité de la Route du cœur, dont 4 des 13 étapes d’une journée chacune passent par l’Emmental, n’est aujourd’hui plus à faire.
Ajout des nouveaux circuits «Hügu Himu»
L’offre «Hügu Himu» proposée par l’office du tourisme en complément de la Route du cœur comporte des circuits balisés réservés aux cyclistes et traversant les collines de l’Emmental. «Notre objectif est de faire découvrir les nombreux paysages et points de vue de notre belle région», explique Isabelle Holenstein, la responsable d’Emmental Tourismus. Cette dernière a confié l’élaboration des itinéraires à deux spécialistes expérimentés, Paul Hasler et Simon Brülisauer, collaborateurs de la société Herzroute AG à Berthoud et à l’origine de la création de la Route du cœur. L’offre Hügu Himu couvre maintenant un réseau de voies cyclables balisées de 450 km et complétées par une vaste offre de restauration, d’hébergement, de location de vélos et de visites (fromagerie, biscuiterie, etc.).
Au printemps, l’Emmental accueillera deux circuits supplémentaires pour un total de 128 km. Le circuit de Langnau traverse les collines du Haut-Emmental tandis que celui de Gotthelf sillonne les paysages variés du Moyen-Emmental. La signalisation des deux itinéraires se fera d’ici à avril et l’inauguration officielle aura lieu en mai 2023.

Promotion d’une région périphérique
Légalement, l’OPC est responsable de la signalisation des itinéraires cyclables, dont font partie les circuits «Hügu Himu». «Emmental Tourismus s’investit beaucoup pour positionner la région comme une destination idéale pour les cyclistes », précise Fredi Stettler du service Mobilité douce. «Je trouve cela très bien que l’OPC contribue à la promotion d’une région périphérique.» Fredi Stettler nous explique la procédure: «Nous recevons une carte sur laquelle figure le tracé de l’itinéraire, décidons après une visite sur place quels panneaux seraient utiles et à quels endroits, puis nous chargeons de la fabrication et du montage des fameux panneaux rouges.» Plus facile à dire qu’à faire toutefois: «Le circuit de Gotthelf, qui fait 60 km de long, ne compte pas moins de 18 bifurcations. De toute ma carrière, je n’avais encore jamais dû installer autant de panneaux indicateurs!», se souvient Fredi Stettler. La densité croissante du réseau cyclable dans l’Emmental est-elle toujours vue d’un bon œil par la population riveraine? Nos deux spécialistes sont unanimes: le marquage des itinéraires cyclables est accueilli favorablement dans l’Emmental, y compris par les propriétaires des terrains concernés. «Jusqu’à présent, mes panneaux n’ont suscité aucune opposition notable», ajoute Fredi Stettler, «mais avec le dialogue, on arrive toujours à une solution».
Plus d’informations sur les itinéraires «Hügu Himu» (en allemand): https://huegu-himu.ch/de/


Plan directeur des eaux de la Suze

La Suze traverse le vallon de St-Imier, les gorges du Taubenloch et la ville de Bienne, où elle se jette dans le lac. La mise à jour du plan directeur des eaux (PDE) doit permettre de concilier à long terme les différentes exigences en matière de protection contre les crues, de nature et de paysage. De premiers programmes de mesures ont été élaborés et seront discutés avec les communes concernées.
De la campagne à la ville
La Suze prend sa source dans le canton de Neuchâtel puis, moins d’un kilomètre plus loin, pénètre sur le territoire bernois à Renan, où elle traverse 14 communes avant de se jeter dans le lac de Bienne. Dans sa partie supérieure, la Suze est un cours d’eau jurassien typique et dans sa partie inférieure, elle se transforme en cours d’eau urbain en traversant une zone densément peuplée. Au milieu de la ville de Bienne, elle se scinde en trois bras. Deux se jettent dans le lac de Bienne, alors que le troisième rejoint la Thielle en longeant la commune de Nidau.

Plan directeur des eaux de 1998
Le premier PDE du canton de Berne a été établi en 1998 pour la Suze d’après l’ancienne base légale. Ce plan a été élaboré par le canton avec les communes concernées à la suite des crues de 1990 et 1991 et portait sur le tronçon situé entre Renan et l’embouchure dans le lac de Bienne. Cette collaboration a débouché sur la création du Syndicat d’aménagement des eaux de la Suze (SAES) en 1995. Ce premier PDE ne comprenait pas tous les thèmes nécessaires selon les données actuelles. De nouvelles connaissances comme la carte des dangers établie en 2009 n’y étaient pas encore prises en compte. C’est pourquoi le canton a décidé de remplacer l’ancien PDE par une version plus actuelle.
Un nouveau PDE pour la Suze
Le nouveau PDE doit prendre en compte non seulement les nouvelles connaissances découlant des cartes de dangers, mais également les tâches fixées par la loi sur la protection des eaux révisée en 2011. Afin de vérifier la présence d’éventuels déficits et points problématiques, une analyse d’alluvions a été commandée pour la Suze en 2021 parallèlement à l’appel d’offres pour les travaux de planification. Le mandat comprend en outre deux plans de protection contre les crues pour le centre de Villeret et la ville de Bienne. Pour ces deux zones clés, le canton entend définir avec le Syndicat d’aménagement SAES et les autorités communales des mesures de protection contre les crues adaptées à la situation. La commune ou le syndicat d’aménagement des eaux poursuivra ensuite la planification jusqu’au stade de la réalisation.

Villeret: abaissement du fond du lit et surélévation des murs
Pour lutter contre les inondations dans le centre de Villeret, le projet prévoit une combinaison de plusieurs mesures. Le fond du lit doit être abaissé et une partie des murs de rive surélevée. Le tronçon du pont arqué historique (route cantonale) nécessite la mise en place d’un contournement afin de garantir le débit nécessaire. En outre, des ponts et des débarcadères doivent être surélevés ou entièrement démolis. Le projet en question a récemment été présenté aux autorités communales de Villeret. Dès que les mesures seront consolidées avec la commune, le Syndicat d’aménagement des eaux SAES poursuivra la planification et établira au plus vite un plan d’aménagement des eaux pour la mise en œuvre des mesures de protection contre les crues. La mise en œuvre devrait commencer en 2026/2027.

Ville de Bienne: exigences élevées en matière de protection contre les crues
Dans la ville de Bienne, le plan de protection contre les crues est à l’état de projet. Les mesures prévues seront bientôt soumises au Conseil municipal de Bienne pour information et décision. En cas de crue, une grande partie du centre-ville de Bienne serait aujourd’hui submergée. Les exigences posées aux futures mesures de protection contre les crues sont donc strictes, et les coûts de ces mesures élevés.


Une planification globale pour un impact maximal
Les mesures découlant des deux plans de protection contre les crues de Villeret et Bienne seront intégrées dans le PDE. «EIles serviront de ligne directrice pour les futurs travaux sur la Suze, avec les autres mesures de protection contre les crues», indique Jörg Bucher, responsable de l’aménagement des eaux à l’AIC III. Le PDE comporte également des mesures de revitalisation, comme la revalorisation de la Suze entre Courtelary et Cortébert ou la mise en conformité du régime de charriage. Jörg Bucher: «Grâce à la planification globale sur l’ensemble du bassin versant, les mesures de protection contre les crues peuvent être coordonnées de manière optimale à long terme et être mises en œuvre avec un impact maximal tant pour la nature et le paysage que pour la protection contre les cures.»
Informations supplémentaires:
- Informations détaillées sur le Plan directeur des eaux de la Suze
- Aperçu de tous les Plans directeurs des eaux du canton de Berne

La Thunstrasse à Muri en chantier jusqu’à l’automne

Les travaux de correction de la Thunstrasse à Muri, à l’est de Berne, sont en cours depuis le début de l’année. Sont prévus entre le centre de Muri et le carrefour d’Egghölzli un deuxième tracé de tram sur un tronçon de 1,2 km avec des trottoirs et des bandes cyclables en continu de chaque côté de la route ainsi qu’un revêtement routier phonoabsorbant. Des restrictions de circulation et des déviations seront mises en place dès la fin du mois de mars.
Le doublement de la voie permettra une exploitation plus stable et plus flexible du tram sur la ligne 6 (Worb-Fischermätteli). L’offre horaire pourra ainsi être étoffée, ce qui est indispensable au vu du développement urbanistique de l’est de Berne. La réfection du tronçon de la route cantonale entre le centre de Muri et le carrefour d’Egghölzli sera réalisée en même temps. Côté nord, un nouveau trottoir ainsi que des îlots de sécurité seront aménagés pour le trafic piéton. Une bande cyclable permettra en outre aux cyclistes de circuler dans les deux directions.

Un projet qui tient compte de l’espace disponible
Pour effectuer ces travaux d’aménagement sans élargissement notable du site et avec un minimum de terrain supplémentaire, l’espace routier sera réparti différemment: le tram et les voitures se partageront dorénavant la chaussée (trafic mixte). Le tram et le bus disposeront néanmoins d’une voie réservée aux tronçons d’accès du carrefour d’Egghölzli et du centre de Muri (giratoire du Mettlen). La route devra être légèrement élargie à ces endroits. Un système de gestion du trafic garantira une circulation fluide et harmonieuse des trams, des bus et des voitures.
Des bus remplaceront le tram fin mars
Actuellement, les travaux portant sur la chaussée, les conduites de service et les caténaires battent leur plein au carrefour d’Egghölzli. La circulation sur la Thunstrasse sera peu entravée jusqu’à fin mars. Les rails seront ensuite enlevés sur toute la longueur du tronçon, une phase de travaux intensifs qui aura un impact sur les transports publics et le trafic automobile. En effet, à partir du 25 mars, les trams de la ligne 6 ne circuleront plus qu’entre Worb Dorf et Muri et seront provisoirement remplacés par des bus entre Muri et la gare de Berne. À l’instar des bus de la ligne 40, ils circuleront via la Thorackerstrasse et la Worbstrasse en direction du centre-ville et par la Thunstrasse pour le trajet inverse. Les automobilistes seront quant à eux dirigés vers la Thorackerstrasse et la Worbstrasse dans les deux sens dès la fin du mois de mars. Ce régime de déviation est prévu jusqu’à la fin des travaux, à la mi-août 2023. Pendant les deux phases de travaux intensifs prévues fin mars (enlèvement des rails du 25 au 29 mars) et durant les vacances d’été (tronçons d’accès Egghölzli et centre de Muri), la Thunstrasse sera entièrement fermée au trafic.
Réfection du carrefour d’Egghölzli dès la mi-août
L’aménagement du carrefour d’Egghölzli débutera au mois d’août, une fois les travaux sur la Thunstrasse terminés. Ces travaux, qui dureront jusqu’aux vacances d’automne, auront aussi un impact sur la circulation, notamment pour les transports publics.

Le projet «Correction de la Thunstrasse à Muri» est élaboré en commun par cinq partenaires: la ville de Berne, la commune de Muri, BERNMOBIL, les Transports régionaux Berne – Soleure SA et le canton de Berne, qui supervise le projet.
Informations complémentaires (en allemand): www.be.ch/thunstrassemuri