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OPCupdate - Septembre 2023

  • Lettre d'information du septembre 2023

Promouvoir les itinéraires VTT

Le cyclisme est une activité sportive très appréciée en Suisse, et la pratique du VTT ne cesse de se développer. Dans les régions touristiques, elle représente un facteur économique non négligeable. Le canton de Berne souhaite assimiler les itinéraires VTT aux autres voies cyclables et les promouvoir avec des subventions. Une révision dans ce sens de la loi cantonale sur les routes est en cours.

Ce thème fait aussi l’objet d’une motion déposée auprès du Grand Conseil en 2019. Les motionnaires évoquent une qualité insuffisante des itinéraires VTT actuels et craignent que le canton de Berne soit en retard par rapport à d’autres régions touristiques telles que les Grisons et le Valais. Le canton des Grisons p. ex. a misé très tôt sur l’atout VTT et mis en place un vaste réseau d’itinéraires. Le canton de Berne n’aurait quant à lui pas encore réussi à proposer un réseau d’itinéraires VTT cohérent reliant différentes vallées.

Une demande en bonne voie

Le Grand Conseil a adopté la révision de la loi cantonale sur les routes (LR) lors de la session d’été 2023 et a notamment décidé de coordonner à l’avenir la planification des chemins de randonnée et des itinéraires VTT et d’appliquer le principe d’utilisation partagée. L’entrée en vigueur de la loi, prévue au 1er février 2024, donnera un nouveau statut à la discipline du VTT. À l’avenir, le canton inscrira dans le plan sectoriel pour le réseau de voies cyclables les itinéraires VTT importants qui assurent une fonction de réseau cantonal. Le canton sera chargé de la signalisation de ces itinéraires. Il octroiera aux communes et aux régions des subventions pour la planification régionale et la réalisation sur une base volontaire, avec le soutien technique du canton. L’entretien de ces tronçons incombera également aux communes.

Koexistenz Biker - Wanderer
Le nombre de vététistes augmente et la signalisation des itinéraires VTT gagne en importance. (Photo: Lenk-Simmental Tourismus)

Une utilisation partagée est-elle réaliste?

La randonnée et le cyclisme sont des piliers importants du tourisme estival. La pratique du VTT, en particulier, ne cesse de se développer, non seulement dans les destinations touristiques, mais aussi dans les zones de loisirs des agglomérations. Plus les vététistes sont nombreux en montagne, plus il est important de baliser des itinéraires appropriés. C’est en effet la seule manière d’éviter les conflits avec les autres usagères et usagers. De plus, il est important de ne pas perturber les multiples fonctions de la forêt, du paysage et de la nature. Enfin, la planification des itinéraires doit prendre en considération les besoins des propriétaires fonciers concernés. La planification, la conception et l’exploitation d’itinéraires VTT sont donc des tâches exigeantes et complexes, spécialement lorsque ces itinéraires passent par des chemins de randonnée. La création de nouveaux chemins pouvant être liée à de nombreuses difficultés, le Grand Conseil a accepté la demande de la Commission des infrastructures et de l’aménagement du territoire et a inscrit le principe de l’utilisation partagée des itinéraires pour la randonnée pédestre et pour le VTT dans la loi.

Ce principe prévoit la prise en compte d’une utilisation partagée lors de la planification. La pertinence d’une coexistence des usages et les mesures à réaliser dans ce but seront examinées au cas par cas à l’aide de la liste de contrôle du document «Aide de travail VTT» (voir ci-après).

À la recherche de compromis

La coexistence de différentes formes de mobilité sur un même chemin peut engendrer des conflits. Les médias relatent des cas de vététistes sans scrupules qui dévalent les sentiers à toute vitesse, mettant en danger les autres usagers·ères et causant des dégradations du paysage. Les vététistes quant à eux se sentent mal acceptés et affirment faire souvent l’objet d’insultes. Il s’agit de trouver des compromis tenant compte des intérêts de toutes les parties concernées. Le canton participe activement à la recherche de solutions satisfaisantes.

Des solutions viables

Le canton a élaboré récemment une aide de travail dédiée au VTT (voir encadré) et mis en place début 2021 une table ronde réunissant régulièrement les représentant·es des différents groupes d’intérêts pour trouver des solutions. Ce comité dirigé par l’OPC réunit différents offices cantonaux (Office de l’économie, Office des affaires communales et de l’organisation du territoire, Office des forêts et des dangers naturels, Office de l’agriculture et de la nature), l’association des communes bernoises tout comme l’association Berne rando et la communauté d’intérêts BEBike. Stefan Studer, qui mène cette table ronde, constate un «niveau d’attente élevé». Selon lui, et malgré les divergences d’opinion, toutes les parties concernées s’accordent à dire que les itinéraires doivent être conçus et aménagés de manière à garantir une coexistence harmonieuse et sûre. Markus Wyss, co-auteur de l’aide de travail mentionnée, parle de «recherche exigeante de solutions viables».

Le respect mutuel est de mise sur les chemins utilisés en commun.

Informer de manière proactive

La mise à jour de l’aide de travail et la révision de la loi sur les routes (LR) sont pour l’OPC l’occasion de mener une campagne d’information ciblée: les responsables des conférences régionales ont été informés fin mars; en avril, un communiqué de presse a été publié et un courrier envoyé aux communes. Une formation interne a en outre été proposée à l’OPC. Ce dernier organise aussi en septembre un webinaire pour présenter l’aide de travail et les nouvelles dispositions de la LR concernant les itinéraires VTT à des administrations chargées de la construction, des conseillères et conseillers communaux ainsi qu’à d’autres personnes intéressées.

Un processus bien engagé

Les travaux avancent bien au niveau juridique, mais aussi du point de vue de la planification et de la mise en œuvre. Différentes planifications régionales d’itinéraires VTT sont en cours, l’objectif étant de créer des offres adaptées aux spécificités des régions concernées. Dans le Jura bernois, le «plan directeur sectoriel VTT» a déjà été approuvé et les itinéraires sont en cours d’aménagement. Dans d’autres régions, les planifications ont passé l’étape de participation publique ou attendent l’octroi des autorisations par les autorités cantonales.

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Le principe de l’utilisation partagée des itinéraires pour la randonnée pédestre et pour le VTT sera inscrit dans la LR dès 2024. (Photo: Lenk-Simmental Tourismus)

Informations complémentaires

Internet DTT > Thèmes > Mobilité > Trafic cycliste et piétonnier > VTT

Dialogue: «Emprunter des chemins en pleine nature est un privilège»

À partir de 2024, la planification d’itinéraires VTT dans le canton de Berne tiendra compte d’une utilisation partagée. Qu’est-ce que cela implique pour les régions et les communes qui appliquent les nouvelles prescriptions de la loi sur les routes? Entretien avec Carmen Metzler de la Conférence régionale Emmental, Mathias Julen du bureau de planification ALPGIS et Nicolas Hofer de l’Office des ponts et chaussées (OPC) du canton de Berne.

Carmen Metzler est responsable de projet Planification et circulation à la Conférence régionale Emmental; Mathias Julen (au milieu), du bureau ALPGIS Raumentwicklung GmbH, planifie des itinéraires VTT dans différentes régions; Nicolas Hofer est co-responsable du service Mobilité douce à l’OPC du canton de Berne.

Madame Metzler, Monsieur Julen, quelle est l’importance de la pratique du VTT dans l’offre touristique et les loisirs?

Carmen Metzler: Dans l’Emmental, nous disposons d’un vaste réseau cyclable, mais avons encore trop peu d’itinéraires VTT. Résultat: les adeptes du VTT empruntent tous les chemins possibles et imaginables. Nous souhaitons remédier à cette situation, et un premier pas a été fait dans cette direction en intégrant des parties du réseau d’itinéraires VTT dans le plan directeur.

Mathias Julen: Selon une étude de l’Office fédéral du sport, la pratique du VTT gagne en importance dans les loisirs et concerne plus de 10 % de la population. Si au départ, le VTT était surtout pratiqué dans les endroits touristiques, la plupart des vététistes s’y adonnent à proximité de leur domicile. Cela dépend fortement des régions: dans l’Oberland bernois, le VTT est majoritairement lié au tourisme, dans le Mittelland, il est principalement une activité de loisirs.


Par rapport à d’autres cantons, où en est le canton de Berne en matière d’infrastructures VTT?

Nicolas Hofer: Il existe ponctuellement des offres attractives dans le canton de Berne, souvent créées sur la base d’initiatives privées. Nous sommes encore à la traîne par rapport aux cantons des Grisons et du Valais, où le VTT est un élément central de l’offre touristique d’été et est accompagné de toute une palette de prestations (itinéraires, chemins de fer de montagne, magasins spécialisés, offre d’hébergement etc.).

Mathias Julen: La pratique du VTT s’est développée et le réseau d’itinéraires du canton de Berne ne répond plus aux attentes des vététistes. L’Oberland bernois n’est pas encore au même niveau que d’autres cantons alpins. Les Grisons, le Valais et le canton d’Uri nous montrent à quoi peut ressembler une offre de base. Le canton de Berne n’a toutefois rien à envier aux autres cantons du Mittelland. Des offres locales très attractives dans le Mittelland bernois et les Préalpes témoignent en effet du potentiel et de la valeur ajoutée de ces offres de loisirs.


En quoi consistent de «bonnes» infrastructures VTT?

Nicolas Hofer: En ce qui concerne les chemins, la palette des besoins est très grande. Il y a les vététistes classiques qui recherchent le calme et la nature, d’autres qui aiment les montées sportives ou d’autres encore qui préfèrent les descentes à vive allure. On trouve aussi les «techniques», qui privilégient les single trails exigeants, et les moins aventureux, qui préfèrent les pistes larges. Répondre à tous ces besoins est certes un défi, mais c’est aussi une opportunité pour toucher un large public.

Mathias Julen: Pour qu’un itinéraire fonctionne, il doit être attractif et répondre aux attentes des vététistes, aussi bien en ce qui concerne les revêtements naturels que les single trails. Le degré de difficulté doit aussi être adapté au groupe-cible. La longueur et les dénivelés sont également des critères importants aux yeux des vététistes.


Qu’est-ce qui est déterminant pour bien planifier un itinéraire VTT?

Mathias Julen: La planification d’itinéraires VTT est un processus complexe, car il faut tenir compte d’intérêts divers à plusieurs niveaux. Les attentes variées des vététistes ont déjà été évoquées. Le but de la planification est de concilier le tout avec les particularités locales et les prescriptions légales. Il faut aussi tenir compte de la protection du gibier et de la nature, des intérêts agricoles et forestiers, mais aussi des attentes d’autres personnes sur les tronçons à usage commun. L’accord des propriétaires fonciers est également indispensable.

Carmen Metzler: Dans le cadre d’une planification régionale dans l’Emmental, il est important de collaborer avec les communes puis d’aborder les propriétaires fonciers lorsque les itinéraires traversent leurs terrains. Bon nombre d’entre eux se sont déjà engagés dans la procédure de participation du plan directeur, ce qui a facilité le processus. Cette démarche permet d’aborder à temps les points critiques.


Au niveau de la planification, quel rôle joue l’utilisation partagée prônée par la nouvelle loi sur les routes?

Mathias Julen: Il s’agit d’une décision fondamentale. Étant donné l’absence d’itinéraires VTT officiels, la coexistence des usages est déjà une réalité en de nombreux endroits. Le canton de Berne dispose du réseau de chemins de randonnée le plus dense du pays; il n’est tout simplement pas possible de créer des itinéraires VTT séparés. Des mesures de planification et de construction seront mises en œuvre. Il faut en outre développer une «culture de la coexistence» par le biais de mesures de communication, le VTT étant encore souvent mal perçu.

Nicolas Hofer: La révision de la loi sur les routes donne une nouvelle impulsion à la planification, mais elle n’est pas un passe-droit pour une utilisation partagée généralisée. Les planifications régionales permettent d’évaluer de manière systématique quand un usage commun est possible et pertinent.

Mathias Julen: Les vététistes et les adeptes de la randonnée ont des points communs. Les deux groupes ont le privilège d’emprunter des chemins en pleine nature dans le cadre de leurs loisirs.

Nicolas Hofer: Les deux groupes sont aussi confrontés aux mêmes conditions-cadres, car la planification de chemins de randonnée se heurte aussi aux intérêts de propriétaires fonciers et aux dispositions légales. La seule différence est que le réseau de chemins de randonnée s’est développé au fil du temps. Mais il a lui aussi nécessité de la bonne volonté et du travail bénévole.

Carmen Metzler: Le VTT n’est pas le seul usage commun sur les chemins de randonnée. Dans l’Emmental, ces derniers sont souvent empruntés par des véhicules forestiers ou agricoles, ou encore pour la chasse.


Où se situe le plus gros potentiel de conflit et comment le désamorcer?

Mathias Julen: Mis à part le fait que les différents groupes d’usagères et d’usagers peuvent se croiser sur les itinéraires très fréquentés, les vététistes empruntent, parfois sans le savoir, des zones sensibles. Des conflits peuvent survenir dans le domaine agricole ou forestier ou encore avec les propriétaires de terrains. La planification des itinéraires a pour objectif d’aborder ces conflits et de trouver des solutions, p. ex. en séparant les usages ou via des mesures de guidage et de sensibilisation des usagères et usagers.

Carmen Metzler: Nous avons constaté qu’il était important de laisser suffisamment de temps aux parties concernées (communes, propriétaires fonciers, agriculteurs·trices et autres groupes d’utilisation) pour se familiariser avec la thématique des itinéraires VTT. Les plans directeurs sont un instrument précieux dans ce but.

Mathias Julen: Oui, un temps d’acclimatation est indispensable. Des discussions initiales à forte charge émotionnelle se transforment alors peu à peu en dialogue plus rationnel.

Carmen Metzler: Les préoccupations des propriétaires de terrains sont souvent très concrètes. Qui est responsable si un vététiste chute sur le terrain concerné? Le canton doit proposer des solutions juridiques au niveau suprarégional, comme c’est le cas pour les chemins de randonnée.


Quelles sont les autres attentes des régions vis-à-vis du canton?

Mathias Julen: Ce qui a été défini au niveau technique et juridique doit être mis en œuvre par le canton. Ce dernier soutient les régions pour la planification, la réalisation et l’exploitation avec des mesures de coordination, de suivi technique et de financement. Les bonnes bases disponibles au niveau national peuvent être adaptées aux exigences cantonales.

Carmen Metzler: Dans les régions, nous sommes reconnaissants pour tout ce que le canton peut assumer au plus haut niveau. Il me semble important que les itinéraires VTT cantonaux pour lesquels la réalisation et l’entretien sont cofinancés par le canton soient rapidement définis. Les communes et les régions ne peuvent absolument pas assumer la totalité des coûts d’un réseau d’itinéraires VTT.


Quel aide propose le canton, Nicolas Hofer?

Nicolas Hofer: Nous sommes conscients du fait que le canton sera dorénavant plus sollicité, que ce soit pour la coordination des planifications, le soutien technique ou le financement. Cela concerne l’OPC, mais aussi de nombreux autres offices et services cantonaux. En matière de financement, le canton assume 40 % des coûts d’investissement pour les itinéraires VTT définis dans le plan sectoriel, à l’instar des chemins de randonnée pédestre. Il peut aussi, sous certaines conditions, allouer des subventions à la remise en état d’itinéraires VTT. Les communes sont quant à elles chargées de l’entretien de ces itinéraires. Aucune subvention n’est prévue pour les mesures d’entretien. Selon notre expérience, ces coûts sont minimes si un itinéraire a été soigneusement aménagé. Sans oublier qu’un itinéraire bien pensé et bien structuré permet aussi de résoudre des conflits.


Quelles sont les attentes du canton vis-à-vis des régions et des communes?

Nicolas Hofer: J’espère que le développement positif des planifications régionales pour les itinéraires VTT va se poursuivre. J’invite les parties prenantes régionales à s’engager dans ce domaine, à échanger leurs expériences et à nous contacter rapidement si un problème devait survenir. Je les encourage aussi vivement à utiliser l’espace politique local pour faire avancer la thématique.

Mathias Julen: Je trouve très positif que le canton se soit engagé en faveur des itinéraires VTT. Si nous continuons à faire du bon travail à tous les niveaux, le canton de Berne disposera du potentiel nécessaire pour rejoindre le peloton de tête des meilleures régions dans ce domaine.

Deux passerelles suspendues à Kemmeriboden

Les orages qui ont sévi le 4 juillet 2022 dans l’Emmental ont détruit le restaurant Kemmeribodenbad, bien connu des randonneurs·euses, ainsi qu’une grande partie des infrastructures des chemins de randonnée. Deux passerelles ont également été fortement endommagées. Les trois communes touchées ont prévu de les remplacer par des ouvrages suspendus.

Deux passerelles piétonnes enjambant l’Emme n’ont pas résisté à l’assaut des eaux lors des orages du 4 juillet 2022: celle nommée «passerelle des sculptures» près de Chüblisbüelbode ainsi que la «passerelle du diable» située à un kilomètre en amont, au niveau de Hinder Schönisei. Le chemin de randonnée à l’est de l’hôtel Kemmeribodenbad a été inondé et fortement endommagé. Selon les spécialistes, la probabilité qu’un tel événement se produise est d’une fois tous les 300 ans.

Emplacement des deux passerelles piétonnes qui seront remplacées par des ouvrages suspendus.

Des passerelles qui gagnent en hauteur

Les passerelles endommagées sont situées sur deux itinéraires principaux de randonnée inscrits dans le plan sectoriel du réseau des itinéraires de randonnée pédestre. Depuis les inondations de juillet 2022, différents tronçons sont fermés. La passerelle du diable avait déjà été détruite une première fois par les eaux en 2014. Il est donc important de construire une infrastructure pouvant résister à des crues de grande ampleur. Cela devrait être le cas avec les ouvrages suspendus prévus, qui sont surélevés par rapport aux passerelles utilisées jusqu’à présent. «Les passerelles enjambaient l’Emme à une faible distance de l’eau; les nouveaux ouvrages suspendus seront situés plus en hauteur. Les infrastructures seront donc moins exposées », explique Barbara Lustenberger, qui assure le suivi du projet à l’OPC. La maitrise d’ouvrage est du ressort des trois communes concernées.

La «passerelle des sculptures» avant le 4 juillet 2022 (à g.) et après les orages.
La «passerelle du diable» a également été détruite par les eaux en juillet 2022.

Deux passerelles, trois communes

Le défi est de taille au niveau administratif. Les deux passerelles sont en effet situées dans trois communes différentes, deux dans le canton de Berne (Schangnau et Habkern) et une dans le canton de Lucerne (Flühli). Les trois communes doivent donner leur accord pour les travaux de reconstruction et la répartition du financement.

Les coûts pour des passerelles suspendues sont plus élevés que pour des passerelles conventionnelles. Ils s’élèvent au total à près de 350 000 francs, un montant considérable pour les trois communes concernées, qui ont déposé des demandes d’aide financière auprès de différents bailleurs (fonds, prix d’encouragement, Suisse Rando, cantons de Berne et de Lucerne). La part des coûts pour chaque commune a ainsi pu être réduite de manière notable. Le canton de Berne peut allouer des subventions lorsque des chemins principaux de randonnée pédestre ont été détruits par des événements naturels dont la période de retour est supérieure à 100 ans. Les deux passerelles enjambant l’Emme, frontière naturelle entre le canton de Berne et le canton de Lucerne, le canton de Berne ne prend en charge que la moitié des coûts.

Investir dans des passerelles suspendues est une décision pertinente au niveau structurel et apporte une plus-value du point de vue touristique, comme le montrent des expériences faites dans la commune voisine de Flühli: la passerelle suspendue de Chessiloch attire en effet de nombreux randonneurs et randonneuses.

L’hôtel Kemmeribodenbad sera protégé par une digue.

Une digue pour protéger l’hôtel

Étant donné qu’une digue de protection contre les crues sera construite pour protéger l’hôtel, le tracé du chemin de randonnée pédestre qui passe à proximité doit être modifié. Les travaux sont en cours et seront terminés à l’automne 2023.

Le projet «Kehrsatz Mitte» avance à grands pas

La commune de Kehrsatz et la commune bourgeoise de Berne prévoient de transformer la Bahnhofmatte en un lieu d’habitation et de travail. La planification de ce projet se fait de manière coordonnée avec la transformation de la gare BLS, mais aussi avec le déplacement de la Zimmerwaldstrasse et le nouvel accès à la route de contournement, dont est chargé l’Office des ponts et chaussées du canton de Berne. Une procédure de participation publique sera menée à l’automne 2023 au sujet de ce projet d’ampleur.

Le projet de raccordement de la Zimmerwaldstrasse à la route de contournement de Kehrsatz dans le quartier de la Bahnhofmatte ne date pas d’hier. En 2001 déjà, le plan de route cantonal «Anschluss Bahnhofmatte» avait été approuvé, mais le projet fut rejeté lors de la votation populaire de 2003. Beaucoup de choses ont changé depuis. Le trafic est régulièrement engorgé près du passage à niveau très fréquenté de la Zimmerwaldstrasse lors du passage des trains BLS, qui circulent avec une cadence au quart d’heure. Cela impacte notamment le trafic sur les hauteurs du village de Kehrsatz, en direction du Längenberg et au niveau de la route d’accès de Belp. En 2015, deux variantes d’aménagement du trafic ont été examinées et comparées dans le cadre d’une étude de faisabilité mandatée par l’OPC et la commune de Kehrsatz. La solution consistant à modifier le tracé de la Zimmerwaldstrasse a été privilégiée.

Vue aérienne de la situation actuelle, direction sud: la Zimmerwaldstrasse traverse le village de Kehrsatz et enjambe la route de contournement ainsi que la voie ferrée au niveau de la gare.

Aménagement d’un nouveau giratoire

La nouvelle jonction «Kehrsatz Mitte» permettra de délester la Bahnhofmatte du trafic provenant des hauteurs du village et du Längenberg, qui sera dévié vers la route de contournement au moyen d’un giratoire. La nouvelle Zimmerwaldstrasse constituera une liaison intégrée dans le paysage. Le trafic menant au centre du village passera à l’avenir par la place de la gare réaménagée. Les personnes voyageant en car postal profiteront également de cette nouvelle configuration grâce au nouvel arrêt prévu sur la place de la gare, qui facilitera les correspondances avec le train. Une limitation de vitesse à 30 km/h sera par ailleurs mise en place sur le tronçon de l’ancienne Zimmerwaldstrasse ainsi que sur la route de Berne, qui traverse le village de Kehrsatz.

Représentation schématique de l’aménagement routier actuel et futur.

Dernière grande réserve de terrains à bâtir de Kehrsatz

La Bahnhofmatte, qui appartient à la commune bourgeoise de Berne, constitue actuellement la dernière grande réserve de terrains à bâtir de la commune de Kehrsatz. La zone joue un rôle essentiel en tant que pôle prioritaire pour la construction de logements au niveau régional et cantonal, ainsi que dans le contexte de l’urbanisation vers l’intérieur. L’aménagement du trafic prévu ainsi que la jonction «Kehrsatz Mitte» permettront également de raccorder le trafic individuel motorisé.

Transformation de la route de contournement

Au cours d’une étape ultérieure, il est également prévu de transformer la route de contournement, qui passera de deux à une voie dans les deux sens. L’espace ainsi libéré sera utilisé pour créer une piste cyclable séparée. La vitesse sera abaissée à 60 km/h sur la route de contournement et à 50 km/h près du giratoire.

Nouveau plan d’aménagement: modification du tracé de la Zimmerwaldstrasse (en bas) et raccordement à la route de contournement via un nouveau giratoire.

Procédure de participation à l’automne 2023

Une participation publique sera menée à l’automne 2023 (du 2 octobre au 1er décembre) afin que la population puisse s’exprimer suffisamment tôt au sujet des différents sous-projets «Kehrsatz Mitte». Une séance d’information publique aura déjà lieu le lundi 11 septembre 2023 (19 h 30, aula Selhofen).

Informations complémentaires: www.kehrsatz-mitte.ch

Le pont des Mineurs fait peau neuve

La route cantonale n° 6 entre Court et Moutier traverse les Gorges de Court et franchit la Birse à plusieurs endroits. L’un de ces ponts, le pont des Mineurs, a dû être entièrement rénové cet été. La route cantonale a donc été entièrement fermée à la circulation de mai à mi-août 2023.

Le pont des Mineurs est un ouvrage datant de 1938. Il n’est donc pas étonnant que le temps ait fait son œuvre sur la structure métallique au cours de ces 85 années. L’analyse a révélé que la structure porteuse du pont présentait d’importants dommages dus à l’âge et qu’elle ne pouvait plus supporter les charges de trafic actuelles dans cet état. Une rénovation complète des culées et une reconstruction du tablier se sont avérées impératives.

Une réfection s’impose après 85 ans d’exploitation.

L’importance de la route cantonale et de son trafic à travers les gorges de Court a certes diminué depuis l’ouverture du tronçon autoroutier de l’A16 Moutier–Court en 2013. «Elle sert cependant toujours de route de délestage lorsque l’autoroute est fermée, et doit donc pouvoir supporter des charges importantes», explique Hever Ruiz, le chef de projet de l’arrondissement d’ingénieur en chef III.

Le pont des Mineurs se trouve sur la route cantonale entre Court et Moutier.

Adaptation de la géométrie de la route

Le virage serré au nord du pont s’est avéré être particulièrement dangereux par le passé. Avec onze accidents en dix ans, dont un mortel, ce tronçon de route était ainsi considéré comme un point noir avant l’ouverture de l’autoroute A16. L’effet combiné d’une vitesse inadaptée, et de la présence de gel sur le pont, lié à la proximité de la rivière, constituait le principal facteur de risque. Depuis l’ouverture de l’autoroute, qui a considérablement désengorgé la route cantonale, seuls deux accidents ont eu lieu. Toutefois, comme la route cantonale reste importante pour le trafic régional, la géométrie de la route a également été légèrement adaptée lors de la rénovation du pont.

La nouvelle structure a recours au fer afin de pouvoir supporter les charges de trafic actuelles.

Fermeture complète de la route

Les travaux de construction pour la rénovation et le renforcement du pont ont été réalisés cet été. Ils ont eu pour conséquence la fermeture complète de la route cantonale traversant les gorges de Court de mai à mi-août 2023, une intervention qui a impacté la circulation locale. «Heureusement, avec le tunnel de l’A16 entre Court et Moutier, nous disposions d’un itinéraire alternatif existant pour le trafic motorisé», explique Hever Ruiz. La déviation officielle pour le trafic ne pouvant emprunter l’autoroute passait par Perrefitte–Bellelay–Tavannes.

La déviation pour les vélos et les véhicules agricoles s’est révélée un peu plus complexe: afin de réduire la distance de la déviation, un itinéraire supplémentaire a été défini en collaboration avec les communes de Champoz et de Moutier, qui passait par Moutier–Le Petit Champoz–Champoz–Bévilard dans les deux sens.

La passerelle utilisée pour l’itinéraire de randonnée pédestre a été fermée pendant les travaux. Le chemin de randonnée passant à travers les gorges a pu être maintenu ouvert en le déviant sur un chemin forestier situé à mi-côte jusqu’à la route cantonale pour rejoindre le reste de l’itinéraire officiel.

Le bilan

Au terme du projet, qui a coûté environ 800 000 francs, Hever Ruiz tire un bilan positif de ce chantier exigeant: «Les conditions météo rencontrées au début nous ont forcés à prolonger la durée des travaux de trois semaines. Grâce à la collaboration et à l’engagement de tous les intervenants, les travaux d’assainissement ont toutefois pu être menés à bien dans les règles de l’art.»

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