Trafic cycliste

Dans le cadre de sa stratégie de mobilité globale, le canton de Berne vise une augmentation de la part de la mobilité douce dans le trafic. Dans ce domaine, le vélo notamment joue un rôle important et offre une solution attrayante pour remplacer ou compléter les autres moyens de transport, tant pour les trajets quo-tidiens que pour les déplacements de loisirs. Il permet non seulement de se rendre rapidement d’un point A à un point B, mais également de préserver l’environnement et de rester en forme, tout en offrant un gain de place en milieu urbain.

Le canton de Berne met sur un pied d’égalité le vélo et les autres moyens de transport. L’offre pour le trafic cycliste est développée de manière à offrir des infrastructures cyclables sûres et attrayantes sur l’ensemble du territoire cantonal. Le plan sectoriel pour le trafic cycliste définit les principes fondamentaux en terme de planification et d’exécution. Il fixe les voies cyclables assurant une fonction de réseau canto-nal pour le trafic cycliste quotidien et de loisirs et identifie les lacunes du réseau. Le plan sectoriel est édicté par le Conseil-exécutif.

Le canton est chargé de définir les itinéraires cyclables assurant une fonction de réseau cantonal au sens de la loi sur les routes. Pour ce faire, il se fonde sur les bases de planification des régions et des com-munes. En outre, il planifie, construit, exploite et entretient les voies cyclables cantonales (bandes et pistes cyclables le long des routes cantonales ainsi que pistes cyclables cantonales à l’écart des routes cantonales) et soutient les communes en leur fournissant conseils et informations. Enfin, il clarifie la faisa-bilité et la proportionnalité des voies express cyclables à réaliser dans les couloirs désignés par le plan sectoriel pour le trafic cycliste.

Le canton peut allouer des subventions aux voies cyclables sur des routes communales ou privées défi-nies dans le plan sectoriel. Il s’agit notamment d’investissements destinés à l’amélioration de l’infrastructure cyclable ou à la remise en état complète de tronçons de coûteux (ponts ou autres ouvrages d’art) ainsi qu’à la remise en état de tronçons ayant été endommagés à la suite d’événements naturels. Par ailleurs, il peut subventionner les régions d’aménagement et les conférences régionales pour la planifica-tion régionale des routes (p. ex. plans régionaux de réseaux de voies cyclables).

Les communes sont chargées de la planification, de la construction, de l’exploitation et de l’entretien des voies cyclables communales situées sur des routes communales ou privées. Elles fixent les réseaux de voies cyclables communaux dans les plans directeurs communaux ou le plan d’aménagement local.

Les conférences régionales poursuivent le développement du réseau de voies cyclables dans le cadre des planifications des réseaux cyclables régionaux (CRTU) en se basant sur les prescriptions cantonales.

La loi fédérale sur les voies cyclables est entrée en vigueur le 1er janvier 2023. Elle impose aux cantons et aux communes de planifier d’ici à fin 2027 un réseau de voies cyclables efficace et cohérent et de le mettre en œuvre d’ici à 2042. Grâce au plan sectoriel pour le trafic cycliste (à l’avenir, plan sectoriel pour le réseau de voies cyclables), le canton de Berne dispose déjà d’un plan contraignant pour les autorités répondant en grande partie aux exigences de la Confédération. Le plan sectoriel pour le trafic cycliste sera intégré au plan sectoriel pour le réseau de voies cyclables dans le cadre de deux adaptations en 2025 et 2027 et les compléments requis pour répondre aux exigences de la Confédération seront réalisés.

Dans le canton de Berne, le réseau de voies cyclables pour la vie quotidienne établi dans les plans est divisé en quatre niveaux hiérarchiques. Ces différents niveaux déterminent notamment les standards, les exigences relatives à la fluidité du trafic (p. ex. aux carrefours) et la qualité de l’aménagement. Il convient de différencier les niveaux hiérarchiques suivants:

1. les «voies express cyclables» (VEC): elles relient les zones d’importance régionale et ont le potentiel cyclable le plus élevé;
   
2. les «liaisons cyclables principales I» (LCP I): elles relient les centres et destinations d’importance régionale et présentent un potentiel cyclable élevé;
   
3. les «liaisons cyclables principales II» (LCP II): elles relient également les centres et destinations d’importance régionale, mais ont un potentiel cyclable moyen;
   
4. les «liaisons cyclables secondaires» (LCS): elles relient des centres et destinations d’importance communale ainsi que des petites communes rurales au réseau cantonal; elles ne remplissent pas les critères définis pour le potentiel cyclable moyen, mais présentent un potentiel suffisant et servent de liaisons locales, de relations complémentaires ou encore d’accès aux liaisons cyclables principales ou aux voies express cyclables.
   

Le reste du réseau routier accessible au trafic cycliste est défini comme réseau de desserte et n’est pas intégré dans les plans contraignants pour les autorités.

En 2021, une piste cyclable cantonale a été réalisée à l’écart de la route cantonale entre Grünenmatt et Sumiswald. La piste cyclable emprunte l’ancien chemin agricole et longe la ligne du BLS via un nouveau tracé (coûts totaux env. 900 000 francs). Grâce à la nouvelle voie cyclable cantonale, il n’est plus néces-saire de procéder à un élargissement coûteux de la route cantonale, qui est par endroits «coincée» entre l’Emme et des talus.

Avec les itinéraires de la « Suisse à vélo » communiqués sur la plateforme SuisseMobile, le canton de Berne met à disposition une offre de randonnée cycliste attrayante et variée. Le plan sectoriel pour le trafic cycliste définit ces itinéraires comme des voies cyclables assurant une fonction de réseau cantonal. Le canton poursuit le développement du réseau en étroite collaboration avec la fondation SuisseMobile et d’autres milieux intéressés, avec pour objectif d’améliorer en permanence la qualité des itinéraires de loisirs ainsi que de conserver et développer sa place de leader du cyclotourisme. Les itinéraires de la «Suisse à vélo» sont aménagés selon des critères touristiques autour d’un thème et traversent des paysages attrayants. Les itinéraires tiennent compte du thème choisi, à l’instar de la Route de l’Aar, dont le tracé passe dans la mesure du possible aux abords immédiats des rives ou offre une vue sur la rivière. Afin de pouvoir être utilisés par un large public, notamment par les familles avec enfants, ces itinéraires évitent en outre les tronçons dangereux ou ceux où le trafic motorisé est dense. Ce sont principalement des routes ou des chemins existants qui sont choisis lorsqu’il s’agit de procéder à des améliorations et l’on n’opte qu’exceptionnellement pour de nouvelles constructions ou de nouveaux aménagements.

Les itinéraires de randonnée cycliste sont dotés de panneaux de signalisation uniformes installés par l’Office des ponts et chaussées et sont communiqués via la plateforme SuisseMobile. Par ailleurs, l’OPC est chargé de la construction et de l’entretien des itinéraires sur les routes cantonales, alors que toutes les autres routes communales et privées relèvent de la responsabilité des communes. La signalisation de nouveaux itinéraires de loisirs requiert l’autorisation de l’OPC.

Le plan sectoriel pour le trafic cycliste rassemble les itinéraires de randonnée cycliste existants, prévus et à supprimer. Les milieux intéressés (régions, organisations touristiques, communes etc.) peuvent demander l’intégration d’itinéraires de loisirs supplémentaires dans le réseau cantonal. Pour cela, ils doivent prouver que les itinéraires assurent une fonction de réseau cantonal, qu’ils ont été fixés dans un plan directeur régional, que tous les tronçons sont dédiés au trafic cycliste et que la signalisation a été approu-vée par l’Office des ponts et chaussées conformément à l’article 45, alinéa 2 OR.

La pratique du VTT n’a cessé de gagner en popularité ces dernières années et l’offre d’itinéraires, de pistes et d’autres installations se développe en permanence. La combinaison de nature et d’adrénaline séduit les jeunes et les moins jeunes.
Le canton de Berne veut promouvoir les itinéraires VTT et les assimiler aux autres voies cyclables. Les itinéraires VTT importants seront fixés dans le plan sectoriel pour le réseau de voies cyclables en tant que voies cyclables assurant une fonction de réseau cantonal, pour la première fois dans le cadre de l’adaptation 2025 (procédure de participation prévue en été 2024). L’OPC se charge de la signalisation de ces itinéraires et octroie des subventions aux investissements.

Plus le nombre de vététistes augmente en montagne, plus il est important de baliser des itinéraires appro-priés. C’est en effet la seule manière d’éviter les conflits avec les autres usagères et usagers des che-mins. De plus, il est important de ne pas perturber les multiples fonctions de la forêt, du paysage et de la nature.

La planification des itinéraires VTT relève de la compétence des régions et des communes. Idéalement, elle est coordonnée avec les intérêts relatifs à la protection et à l’utilisation du territoire dans le cadre d’une planification supérieure. L’exploitation et l’entretien des itinéraires relèvent de la compétence des communes. Les planifications des itinéraires VTT et des chemins de randonnée pédestre doivent être coordonnées entre elles. La signalisation de nouveaux itinéraires requiert l’autorisation de l’OPC.

L’aide de travail pour la planification des itinéraires VTT dans le canton de Berne permet de procéder à une planification systématique des nouveaux itinéraires. Élaborée en collaboration avec plusieurs offices et organisations, elle a pour but de proposer des itinéraires attractifs et de garantir la bonne coexistence entre vététistes et adeptes de la randonnée.